Espèce vedette – publiée le 8 juillet 2018
Publication complète – famille des Accipitridae (buses, aigles, éperviers, etc.)
En anglais : Long-crested Eagle in English
Cet oiseau spectaculaire, bien connu des africains et souvent commun n’est pas persécuté car son régime principalement constitué de rats et autres rongeurs le rend “utile” aux yeux des humains. De plus, il ne serait pas sensible aux pesticides ! On l’observe ainsi dans toute l’Afrique au sud du Sahara, sauf dans les régions trop arides de la Corne de l’Afrique et du sud-ouest du continent (il est ainsi absent du désert de Namibie, du Kalahari, du Karoo…)
Il est capable d’attraper des mammifères en tout genre jusqu’aux plus gros rats, et des oiseaux de la taille d’un gros Phasianidae comme le Francolin à gorge rouge. Il vit facilement dans les zones agricoles et semi-urbaines, dans les villages et même certaines villes (par exemple dans les zones résidentielles de Kasese, en Ouganda, où les photos ci-dessus sont prises). Il évite la forêt fermée et les déserts et se rencontre plus abondamment dans les régions suffisamment humides avec une végétation luxuriante, des hautes graminées, notamment à proximité des lacs et rivières. Il accepte les plantations d’exotiques, comme les eucalyptus, et peut vivre jusqu’à 3000 mètres d’altitude.

Le nid rappelle celui du Milan à bec jaune, mais souvent moins profond. L’incubation dure 6 semaines et les jeunes (habituellement 2, pas ou peu de “caïnisme”, contrairement à la Buse augur) s’envolent en moins de 2 mois, ce qui lui permet parfois de faire une seconde nichée dans la foulée.
Taxonomie
Espèce monotypique classée dans un genre qui lui est propre, relativement proche du genre Ictinaetus (l’Aigle noir d’Asie) et du genre Clanga (les trois “aigles tachetés”). Il serait même “basal” de ces derniers. Cela signifierait donc que ces trois aigles sont issus d’un ancêtre qui se serait divisé de l’ancêtre de l’Aigle huppard.
Concrètement, une possibilité serait qu’il y a quelques millions d’années, ce qu’était l’Aigle huppard à ce moment, aurait colonisé l’Eurasie depuis l’Afrique. Très souvent, ces colonisateurs reviennent sur leurs terres d’origine, expliquant nombre de migrations au long-cours comme les transsahariennes. Cet oiseau le ferait toujours aujourd’hui.. et on l’appelle l’Aigle pomarin. Toutefois, cette population ancestrale, probablement divisée une ou plusieurs fois par des glaciation, a multiplié les stratégies. En effet, la glaciation qui a divisé l’Aigle pomarin et l’Aigle criard a fait changer le comportement : les occidentaux ont continué leur migration transsaharienne (donc l’Aigle pomarin actuel) et les orientaux se sont contentés de migrer vers les Indes, le Moyen-Orient et le bassin méditerranéen et sont devenus l’actuel Aigle criard. Notez que la barrière à l’origine de la division (la glaciation) ayant disparu, les deux aigles sont en contact et s’hybrident fréquemment. La division a été trop courte (dans le temps) pour isoler génétiquement les deux populations. Enfin, certains de ces ancêtres ont découvert l’Inde lors de leurs déplacements, s’y sont installés et, ne se reproduisant plus avec leurs cousins du Paléarctique, sont devenus l’actuel Aigle lancéolé (Clanga hastata).
Pour aller plus loin dans ces sujets, voyez notre cours en vidéo sur la notion d’espèce.






[Espèce Nº189 du projet d’encyclopédie holistique]
Photos et textes © Valéry Schollaert 2019 – 2020
Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

Magnifique huppe pour ce rapace au “miroir blanc” sous les ailes en vol.
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Très bel aigle! Très belles photos
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