Bangkong Kahoy : un exemple d’écotourisme qui fait vraiment la différence

En 2005, pour des raisons personnelles, Dion Pullan est revenu sur la terre de son enfance à Dolores (province Quezon sur l’île de Luzon, Philippines) après des années à l’étranger. Au cours de sa riche carrière dans différents pays, dont l’Australie, il a ouvert les yeux sur la plupart des problèmes écologiques et cette compréhension a exacerbé le choc de ce qu’il a vu en arrivant à Dolores.

Bangkong_logo_smallEn effet, la forêt se détériorait gravement et le paysage était fortement affecté par les activités humaines. Peut-être encore plus dérangeant, la forte utilisation de pesticides dans les terres agricoles se sentait un peu partout : ça empestait les produits dangereux ! Ce n’est pas quelque chose qu’il pouvait accepter pour l’endroit où vivaient ses ancêtres. C’est ainsi que cette incroyable histoire, brièvement résumée ci-dessous, a commencé ; et elle est loin d’être terminée. Cela montre bien comment une personne engagée à agir réellement peut vraiment faire la différence.

En une quinzaine d’années, le travail accompli est spectaculaire et il est difficile de s’en tenir à une courte description.

A/ Agriculture biologique

Un énorme travail d’éducation a été fait parmi les agriculteurs locaux ; en outre, l’écolodge lui-même offre un marché aux agriculteurs biologiques, qui est une récompense immédiate pour ces derniers qui ont fait le bon choix. L’utilisation de produits chimiques aux alentours a donc considérablement diminué et l’augmentation des populations d’oiseaux et d’insectes est déjà visible.

landscapeBK1

B/ Achat de terres pour contrôler l’agriculture (et le brulis)

Un gros investissement a été fait pour obtenir suffisamment de surface pour l’écolodge et d’autres projets, mais d’importantes terres supplémentaires ont également été achetées pour mieux contrôler le mode d’agriculture. En effet, aucun agriculteur n’a été renvoyé de chez lui ; en revanche, ils ont été autorisés à poursuivre leur agriculture tant qu’ils respectaient les règles principales, à savoir rejeter l’utilisation de produits chimiques et s’abstenir de brûler la végétation.

3/ Anti-braconnage

Deux gardes privés sont employés pour chasser les braconniers de la forêt et retirer les pièges.

Beaucoup de gens croient que manger des œufs d’oiseaux sauvages augmenterait leur pouvoir. Il est donc difficile de les empêcher de collecter les œufs qu’ils ont trouvés ; cependant, une solution a été mise en place avec l’aide d’un sponsor. En effet, chaque personne qui trouve un nid et le maintient en activité jusqu’au moment où les jeunes oiseaux s’envolent reçoit une somme, certes modeste, mais relativement importante pour le niveau de vie local. Cela s’est avéré efficace pour une grande variété d’espèces.

ninox_philippensis_bk1Un exemple d’un oiseau important dans la région est la Ninoxe des Philippines, un petit oiseau de nuit, endémique du nord des Philippines, qui peut être vu depuis le restaurant de l’écolodge de Bangkong Kahoy (photo ci-contre) ! C’est un oiseau important pour la biodiversité locale, il a un intérêt mondial en tant qu’endémique des Philippines et c’est également un atout pour attirer les naturalistes et les photographes. En bas de la page (faites défiler vers le bas), trouvez des liens vers des pages sur d’autres espèces d’oiseaux sympas et endémiques, observées à Bangkong Kahoy.

4/ Opportunités d’écotourisme

En plus d’employer des travailleurs locaux, le projet offre des opportunités de formation pour devenir guides nature. Il y a aussi un investissement dans le processus pour construire de jolis logements chez l’habitant que les familles locales peuvent gérer et ainsi obtenir un revenu important. La forêt étant la principale attraction des environs, ces familles seront les premières à rejeter les activités de déforestation.

burgerBK5/ Veganisme

Habituellement, l’aspect le plus faible de la plupart des projets d’écotourisme est d’ignorer l’impact énorme de l’élevage (industriel ou non) sur les espaces naturels, la biodiversité et le changement climatique. Aux Philippines, la nourriture est presque systématiquement à base de poisson, de viande ou d’autres produits d’origine animale. Ainsi, et le fait qu’un hamburger végétarien à base de champignons biologiques soit mis en avant comme déjeuner, avec un prix attractif, est un pas en avant. Le menu propose un large choix végétalien, mais il y a encore ici des possibilités d’amélioration pour réduire l’utilisation de produits d’origine animale. L’importance de cet aspect est rappelée dans une publication récente signée par plus de 11.200 scientifiques à travers le monde que vous pouvez lire en entier ici (en anglais).

salad1

6/ L’utilisation de plantes locales et la permaculture

Les villageois ont appris à utiliser les framboises locales, autrefois considérées comme une mauvaise herbe envahissante. Elles sont consommées fraîches, en confiture et en smoothies. Dans la même philosophie, les plantes locales trouvées dans la forêt sont prises pour faire le “forest tea”.

raspeberriesBK

Ce sont les premières étapes, avec l’agriculture biologique, vers la permaculture : l’utilisation des plantes locales qui poussent sans aucun effort des agriculteurs est un aspect important du concept de permaculture qui suggère de suivre le choix de l’écosystème au lieu de forcer la terre à produire ce que nous, les humains, avons choisi.

waterBK1

7/ Déchets plastiques

L’écotourisme idéal devrait être sans plastique et, bien que ce niveau ne soit pas encore atteint, d’importantes améliorations par rapport aux normes philippines ont déjà été apportées. Une excellente eau de la forêt est offerte gratuitement par un robinet dans le restaurant et aucune eau en bouteille n’est vendue. De plus, aucune paille en plastique n’est fournie (uniquement une paille en papier pour boire du jus de noix de coco directement depuis la noix). Plusieurs produits disponibles dans le coin boutique sont emballés dans du verre et aucun sac plastique n’est donné pour le shopping, les clients étant censés apporter leur propre sac réutilisable.

Les déchets sont triés, les déchets organiques sont compostés ou donnés aux animaux et le plastique est correctement éliminé. Les clients sont priés de ne laisser aucune trace dans la forêt, et les guides veillent au respect de cette règle.

8/ Fumer

nosmokingBK

Il est déconseillé de fumer, dans l’intérêt du respect de la nature et de la santé. La terrasse du restaurant est entièrement non-fumeurs, et il est uniquement permis de fumer sur le parking et dans un coin spécifique du camping.

En partenariat avec Holistic Birding, Bangkong Kahoy continue son évolution dans le bon sens, notamment en ce qui concerne la réduction des produits animaux et du plastique. Suivez les projets, le nouveau programme d’activités ornithologiques et de photos natures, les formations programmées et plus encore sur ce site et sur notre page Facebook.

Certains oiseaux vus à Bangkong Kahoy ont déjà une description complète sur notre site, veuillez cliquer sur leur nom pour voir les photos commentées.

Bangkong_logo_small

Dasylophus_superciliosus_fevrier2020

5 thoughts on “Bangkong Kahoy : un exemple d’écotourisme qui fait vraiment la différence

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s