Bergeronnette printanière – Motacilla flava

Espèce complexe à reclasser – publiée le 19 octobre 2020
Publication complète – famille des Motacillidae (bergeronnettes, pipits, etc.)
En anglais : Western Yellow Wagtail in English

Il existe 14 taxons de bergeronnettes jaunes à queue relativement courte, visuellement distincts, qui couvrent l’Eurasie et une partie de l’Amérique du Nord depuis la Grande Bretagne et la Mauritanie jusqu’au nord-est du Canada via le nord de la Norvège et le Soudan. Leur classification est un casse-tête récurrent depuis des dizaines d’années. La mode actuelle est de diviser ce complexe en deux espèces, une solution plus que discutable et qui évoluera certainement dans le futur.

En suivant cette classification en deux espèces, la Bergeronnette de Béringie niche depuis l’est de la Sibérie jusqu’au Canada (4 sous-espèces) et la Bergeronnette printanière se rencontre plus à l’ouest. La zone de démarcation entre les deux est située au centre de la Sibérie et à l’ouest de la Mongolie. La zone d’hivernage semble également séparée, mais les difficultés d’identification laissent planer le doute quant à cette information. La Bergeronnette printanière hiverne massivement en Afrique noire, ainsi que depuis le bassin Méditerranéen jusque, au moins, dans l’est de l’Inde. La Bergeronnette de Béringie hiverne depuis l’est de l’Inde jusqu’en Australie ; si elle hiverne plus à l’ouest, elle pourrait être confondue avec la Bergeronnette printanière.

Ce sont des oiseaux de milieux ouverts et humides, bien adaptés aux zones agricoles. Ils aiment surtout les prairies humides, les abords herbeux des marais, les clairières, les lacs et rivières qui irriguent des steppes et semi-déserts, etc.

La Bergeronnette printanière, lorsqu’elle hiverne en Afrique et en Inde, se nourrit souvent dans les pattes des grands mammifères sauvages. Ainsi, à l’instar du Héron garde-bœufs, l’élevage en plein air lui est favorable et elle s’observe avec les vaches, moutons, chèvres et buffles dans certaines régions d’Europe et d’Asie.

Elle mange des arthropodes capturés au sol, sur l’eau et parfois en vol ; la nourriture végétale, surtout des graines, ne forme qu’une proportion mineure du régime alimentaire.

Le nid est une simple dépression au sol, dans les herbes, aménagé avec des graminées et tapissé de poils de mammifères. Quatre à six œufs sont couvés par les deux parents durant maximum deux semaines et les jeunes s’envolent après une période d’également deux petites semaines. Le couple continue à nourrir les jeunes plusieurs semaines après que ces derniers aient quitté le nid.

Taxonomie et sous-espèces

Le complexe Bergeronnette printanière – Bergeronnette de Béringie est proche de la Bergeronnette du Cap, de la Bergeronnette malgache et de la Bergeronnette citrine.

La plupart des sous-espèces de la Bergeronnette printanière ont été considérées comme espèces distinctes par l’une ou l’autre référence. Voici les taxons concernés ; d’autres sous-espèces sont décrites mais désormais considérées comme hybrides (plus ou moins stables) ou synonymes non-valides.

  • Bergeronnette flavéole M. (f.). flavissima : Royaume-Uni, nord-est de la France
  • Bergeronnette ibérique M. (f.). iberiae : sud de la France, péninsule Ibérique, Maghreb
  • Bergeronnette à tête cendrée M. (f.). cinereocapilla : sud-est de la France, Italie, Slovénie
  • Bergeronnette des Balkans M. (f.). feldegg : depuis les Balkans jusqu’en Afghanistan
  • Bergeronnette à tête grise M. (f.). thunbergi : Scandinavie et ouest de la Sibérie
  • Bergeronnette à tête jaune M. (f.). lutea : sud-ouest de la Russie et nord du Kazakhstan
  • Bergeronnette à tête blanche M. (f.). leucocephala : Mongolie, sud de la Sibérie et Chine
  • Bergeronnette d’Égypte M. (f.). pygmaea : Égypte
  • Bergeronnette des steppes M. (f.). beema : Russie et Kazakhstan
Trois exemples de mâles de sous-espèces très différentes. À gauche, la sous-espèce nominale (Paris, France, avril 2015), au centre, Motacilla flava feldegg, Ouganda, mars 2014 et, à droite, Motacilla flava lutea, Ouganda, décembre 2013.

Bergeronnette printanière, Van, Turquie, août 2020
Le juvénile frais est significativement différent des individus plus âgés, avec notamment des dessins foncés sur la poitrine. Ceux-ci s’estompent toutefois plus ou moins rapidement.
Bergeronnette printanière, Van, Turquie, août 2020
Les jeunes perdent rapidement les marques foncées de la poitrine et gardent quelques mois un plumage principalement gris mais avec du jaune sur les sous-caudales et le bas-ventre, critère distinctif par rapport à la Bergeronnette citrine. À cette âge, le sourcil semble constant même chez les sous-espèces dont les mâles adulte n’en n’ont pas.
Bergeronnette printanière, cratère du Ngorongoro, Tanzanie, octobre 2010
L’identification des sous-espèces en hivernage est impossible. De nombreux taxons cohabitent et divers hybrides sont observés. La tête grise, le sourcil marqué et le menton blanchâtre pourraient toutefois indiquer une M. f. beema.
Bergeronnette printanière, Van, Turquie, septembre 2020
Cet individu ressemble à celui de Tanzanie illustré juste au-dessus et pourrait appartenir à la même sous-espèce. Cependant, d’autres taxons, en particulier des hybrides, peuvent également montrer un tel sourcil, voyez dessous.
Bergeronnette printanière, Van, Turquie, septembre 2020
Cet individu montre une tête plus terne que les oiseaux illustrés plus haut, mais l’ensemble de l’oiseau est terne et c’est difficile de tirer des conclusions. Si M. f. feldegg “pure” peut être éliminé par le sourcil, divers hybrides avec des taxons à tête claire montrent un sourcil. Ils sont tellement fréquents qu’ils ont été décrits comme des sous-espèces à part entière dans le passé. Ainsi, les hybrides entre M. f. feldegg et M. f. flava avaient été appelés “M. f. dombrowskii” et ceux entre M. f. feldegg et M. f. lutea ont reçu le nom de “M. f. superciliaris”. Une identification formelle est généralement impossible.
Bergeronnette printanière, Van, Turquie, septembre 2020
Encore un plumage distinct des précédents, mais toujours avec un sourcil. La variabilité semble infinie.
Bergeronnette printanière, Kasese, Ouganda, novembre 2015
Une tête grise sans sourcil semble indiquer M. f. thunbergi qui est le taxon le plus commun en Ouganda.
Bergeronnette printanière, Kasese, Ouganda, mars 2015
Il s’agit sans doute d’un mâle 2cy en mue prénuptiale. Le pattern de la tête est très inhabituel, aura-t-il une tête noire plus tard, un sourcil jaune, une tête jaune, ou gris-bleu ? À ce stade des connaissances, il n’est probablement pas possible de l’extrapoler. Les quelques plumes jaunes sur le sourcil laisse imaginer que l’individu a au moins quelques gènes de M f. lutea (ou M. f. flavissima mais cette dernière hiverne normalement bien plus à l’ouest).

 [Espèce Nº1023 du projet d’encyclopédie holistique]

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Photos et textes © Valéry Schollaert 2020

Liste des autres espèces illustrées : taxonomiquejour par jour

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4 thoughts on “Bergeronnette printanière – Motacilla flava

  1. Bonjour Valéry,
    La Bergeronnette printanière ne figure pas dans le panneau 2 comme indiqué dans la liste.
    Par contre, la Bergeronnette des ruisseaux est bien sur le panneau mais n’a pas de lien vers celui-ci dans la liste.
    🙂

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