Espèce de référence – publiée le 9 septembre 2018
Publication complète – famille des Anatidae (canards, cygnes, oies, etc)
En anglais: Gadwall in English
Ce canard discret est commun dans tout l’Holarctique. Il niche en effet au Canada et aux États-Unis ainsi qu’en Eurasie entre les îles Britanniques et la Sibérie orientale. La majorité est migratrice : l’hivernage atteint, au sud, le Mexique, l’Afrique orientale et l’Inde. En Amérique du Nord et en Europe, certaines régions accueillent des populations toute l’année.
Il consomme principalement de la nourriture végétale aquatique, notamment les algues qui se développent dans les eaux eutrophisées. Étant donné que les fertilisants artificiels exacerbent l’eutrophisation, sa nourriture augmente et il augmente parallèlement. Il illustre ainsi parfaitement ce qui est expliqué dans notre article concernant les espèces envahissantes. Par exemple, l’Ouette d’Égypte, accusée à tort de mettre en danger les espèces indigènes alors qu’elle ne fait que profiter d’une nourriture mise involontairement à sa disposition par l’homme, on voit avec le Canard chipeau qui se porte de mieux en mieux que ce n’est pas le cas. En fait, la pollution à l’origine de cette eutrophisation et la prolifération de végétaux aquatiques qui en découle profitent à certaines espèces comme le Canard chipeau et l’Ouette d’Égypte mais s’avère, sans surprise, défavorable à d’autres.
La mode de vie est similaire à celui du Canard colvert mais le Canard chipeau est moins opportuniste et sa nidification plus stéréotypée. Il niche en avril – mai (alors que le Canard colvert peut se reproduire presque toute l’année) et il construit son nid sur le sol à proximité de l’eau (jusqu’à 130 mètres). Il a été démontré qu’il peut sentir l’urine des mammifères et choisi un lieu où ces derniers sont peu présents, pour sa sécurité. Le Canard chipeau étant un peu plus petit que le Canard colvert, la reproduction est un peu plus rapide : l’incubation dure un peu moins de quatre semaines et les jeunes, nidifuges, sont emplumés en moins de deux mois. Le nombre d’œufs pondus est très variable selon les conditions et les régions, et du parasitisme intra-spécifique comme inter-spécifique existe.
Méthode Formation Ornitho : individu “inter-sexe”
Grâce à un cette photo prise en novembre 2018 à Bruxelles (Belgique), illustrons ce qu’est un individu “inter-sexe”. Voyez ce mâle “normal” (à gauche) qui suit un autre individu comme si c’était sa femelle. Celle-ci présente les flancs roux et les parties supérieures sont brunes comme il se doit, mais les sous-caudales et le bec noirs, entre autres détails, rappellent plutôt le mâle adulte. Ces critères mixtes sont à l’origine du qualificatif “inter-sexe”. Il s’agit en fait d’une femelle avec une production anormalement élevée d’hormones masculines ; ça arrive surtout chez les vieilles femelles et c’est un phénomène qui existe chez d’autres oiseaux, même des rapaces comme le Busard des roseaux.

Taxonomie
Ce canard est une sorte de lien entre les canards de surface classiques proches du Canard colvert (genre Anas) et les canards “brouteurs” comme le Canard siffleur (genre Mareca). Il a, de ce fait, été classé dans un genre monotypique par le passé. La génétique a démontré sa place au sein de Mareca. Il est actuellement monotypique mais une sous-espèce a été décrite en 1876 sur l’île de Teraina (îles de la Ligne, océan Pacifique). Elle n’a plus été trouvée depuis lors ; on peut raisonnablement douter de sa validité.




Mise à jour du 13 avril 2019
Cette photo d’un couple prise en mars 2019 à Frasnes-lez-Buissenal (Belgique) montre en détail le joli pattern de l’aile roux, noir, blanc et gris du mâle en train de faire sa toilette.

[Espèce Nº252 du projet d’encyclopédie holistique]
Photos et textes © Valéry Schollaert 2018 – 2019
Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

J’ai pu également constater que ce canard est en augmentation.
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Joli
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