Espèce complexe à reclasser – publiée le 21 avril 2020
Publication complète – famille des Dicruridae (drongos)
En anglais : Hair-crested Drongo in English
Dans la classification provisoire que nous suivons ici, où l’espèce est limitée à deux taxons d’Asie continentale, un choix principalement motivé par un souci de simplification d’une situation extrêmement compliquée, le Drongo à crinière n’existe que depuis l’Inde jusqu’au Vietnam via le Sud de la Chine. Nous n’affirmons pas que tous les oiseaux apparentés des Philippines, de Bornéo et d’ailleurs en Indonésie ne sont pas de la même espèce mais, dans le doute, nous ne les incluons pas pour l’instant. Cela rend la fiche plus lisible et compréhensible ; voir section taxonomie, plus bas.
Ce drongo est principalement forestier, ce qui implique un comportement très différent des drongos de milieux ouverts comme celui du Drongo royal qui partage une majeure partie de la répartition géographique. Il accepte les forêts de persistants comme celles à feuilles caduques et même, en Chine, les pinèdes. Il paraît adapté à des milieux dégradés comme les parcs et grands jardins, mais ce sont des endroits qu’il fréquente plutôt en migration et en hivernage qu’en période de reproduction. Il se rencontre jusqu’à 2000 mètres d’altitude dans l’Himalaya et, rarement, bien plus haut.
C’est un oiseau principalement insectivore qui consomme également du nectar, en proportion assez importante dans la région indienne mais plus faible ailleurs. Sa présence autour des fleurs ne prouve pas qu’il consomme leur suc, car il peut également être attiré par les insectes nectarivores qu’il ingurgite volontiers.
Il chasse en vol depuis un perchoir sur lequel il revient après la capture de la proie, à la manière des gobemouches. Il se poste souvent à proximité de bandes de singes pour profiter des insectes fuyant les primates.
Le nid est peu profond, en forme de soucoupe, et tellement mince au fond qu’on peut parfois voir le contenu à travers. Il est toutefois solidement construit par le couple avec diverses matières végétales comme des tiges de plantes grimpantes et des radicelles. Il est habituellement placé sur une petite fourche au bout d’une branche à une hauteur de 5 à 8 mètres du sol. La ponte totalise environ 3 ou 4 œufs et nous savons que la femelle couve bien plus que le mâle alors que les deux parents nourrissent activement. Les autres détails sont encore manquants.
Taxonomie et sous-espèces
Un assemblage d’environ 35 taxons répartis en Asie et en Océanie a parfois été considéré comme formant une seule espèce. En fait, toutes ces populations pourraient constituer jusqu’à 28 espèces différentes ! Compliqué, vous avez dit ?
Le taxon nominal du complexe (possiblement une vaste super-espèce) est celui-ci, hottentotus, décrit en 1766. Il y a trop d’espèces déjà séparées, trop de sous-espèces probablement à séparer pour en faire une liste exhaustive ici, d’autant plus que les changements seront nombreux dans les mois et années qui viennent. Nous considérons seulement le “vrai” Drongo à crinière sur cette page, avec deux sous-espèces : la nominale répandue depuis l’Inde jusqu’au Vietnam, et D. h. brevirostris, un peu plus grande avec un bec légèrement plus court, présente dans le sud de la Chine et les zones adjacentes du Myanmar, du Laos et du Vietnam (et hivernante plus au sud). Les variations sont clinales et cette division n’est peut-être même pas valide.
Voyez un exemple issu du complexe, endémique des Philippines, avec le Drongo de Tweeddale pour lequel nous avons une fiche. Notez aussi que le pendant australien est le Drongo pailleté (Dicrurus bracteatus). Tous les autres taxons concernés sont allopatriques et existent sur des îles situées entre Sumatra, les Philippines et les îles Salomon. Ils sont ou ont été classés soit en sous-espèces du Drongo à crinière, soit en sous-espèces du Drongo pailleté, soit en espèces distinctes. Ces espèces considérées comme distinctes, quand elles sont polytypiques, sont encore potentiellement à séparer en plusieurs ! Nous publierons des pages sur celles-ci, au fur et à mesure, avec une classification provisoire, jusqu’au jour où, enfin, une étude clarifiera tout cela une fois pour toutes…
[Espèce Nº842 du projet d’encyclopédie holistique]
Photos et textes © Valéry Schollaert 2020
Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour
La belle crinière d’un oiseau, de jolis reflets bleus dans l’aile et sur la poitrine.
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