Grimpereau des jardins – Certhia brachydactyla

Espèce commune – Page de référence (partielle) – Disponible pour sponsoring
Famille des Certhiidae (grimpereaux) –  Short-toed Treecreeper in English
Première publication : 30 octobre 2018 – Dernière mise à jour : 20 août 2022

Certhia_brachydactyla_mainCe petit oiseau sympathique et mimétique est répandu en Europe mais c’est une des rares espèces qui n’existent que dans le Paléarctique occidental. En effet, on le rencontre depuis le Maroc et la Bretagne (France) jusqu’en Géorgie via le Danemark et Chypre.  

Cliquez ici pour voir une carte de répartition plus détaillée

C’est un oiseau des forêts et boisements, largement adapté aux milieux dégradés. Concrètement, dès qu’il y a quelques arbres, on peut le rencontrer, sauf dans les milieux qu’il laisse au Grimpereau des bois dans les régions de sympatrie. Par exemple, il laisse plutôt les forêts de conifères quand le Grimpereau des bois l’occupe mais y vit très bien en l’absence de ce dernier.

Les relations avec ce dernier sont importantes. Ainsi, au Royaume-Uni et en Russie, où le Grimpereau des jardins est absent, on rencontre le Grimpereau des bois dans divers milieux, y compris les parcs et jardins. À l’inverse dans les zones de cohabitation, le Grimpereau des jardins est plutôt l’espèce de plaine et de basse altitude et le Grimpereau des bois occupe plus volontiers les montagnes. En Afrique du Nord, où le Grimpereau des bois est absent, le Grimpereau des jardins vit jusqu’à 2500 mètres d’altitude.

La technique de chasse des grimpereaux, incluant celui-ci, pour capturer les invertébrés dont ils se nourrissent, est stéréotypée. En effet, ils recherchent leurs proies dans les trous et crevasses des écorces, et sous les écorces. De façon presque systématique, on observe un grimpereau seul qui commence sa prospection au bas d’un tronc, puis ils montent progressivement, souvent en dessinant une spirale, pour atteindre les grosses branches, parfois jusqu’aux plus fines. Une fois arrivé au plus haut, il s’envole alors vers la base du tronc d’un autre arbre pour recommencer le processus.

La nidification est assez originale. C’est un cavicole, mais il choisit des cavités de différente taille, parfois grandes et à la forme peu pratique que d’autres oiseaux délaisseraient, mais avec une entrée discrète, souvent un simple morceau d’écorce désolidarisé du tronc. Le mâle trouve quelques nids possibles et commence à les aménager, puis la femelle choisit celui qui lui convient le mieux. Il s’agit alors de remplir le fond de la cavité, souvent trop grande, irrégulière et inconfortable, avec divers matériaux. Le couple prend des plumes, du duvet, des poils, des racines, des brindilles parfois assez grosses, du lichens, de la mousse pour ainsi remplir la cavité et la rendre confortable pour les jeunes. C’est un travail qui peut prendre un mois entier.

L’incubation dure deux semaines, et la femelle continue à s’occuper des oisillons une dizaine de jour avec l’aide du mâle. Ensuite, si le couple prévoit une seconde nichée, la femelle laisse le mâle nourrir les jeunes qui restent encore une semaine au nid, et elle va aménager un autre nid.

Taxonomie et sous-espèces

Cette espèce sœur avec le Grimpereau brun (le seul Certhia d’Amérique) alors que, erronément, ce dernier avait été considéré comme une sous-espèce du Grimpereau des bois par le passé.

On le divise en plusieurs sous-espèces (5 à 8 selon les auteurs) sur base de faibles différences de tons ainsi que la taille du bec. Tous les oiseaux de cette page sont des C. b. megarhynchos. La sous-espèce nord-africaine, C. b. mauretanica est aussi peu différenciée que les autres en plumage, mais sa voix est distincte, suggérant qu’il pourrait s’agir d’une espèce distincte.

Grimpereau des jardins, Frasnes-lez-Buissenal, Belgique, octobre 2018
Voici l’attitude typique de l’espèce, accroché avec ses pattes sur un tronc, le tête dirigée vers le haut, et le bout de la queue appuyée à la manière des pics.
Grimpereau des jardins, Frasnes-lez-Buissenal, Belgique, mai 2018
Cet individu sort de son nid, très bien camouflé. Les taches noires du ventre sont des plumes manquantes, arrachées ou tombées, permettent une meilleure incubation (les plumes, isolantes, située entre la peau et les œufs diminueraient considérablement le transfert de la chaleur).
Certhia_brachydactyla_4be.JPG
Grimpereau des jardins, Frasnes-lez-Buissenal, Belgique, mai 2018
On voit ici l’autre individu du couple, notez que les plumes sont moins usées. Ce couple a produit trois jeunes qui sont sortis du nid au début du mois de juin.
Certhia_brachydactyla_3be.JPG
Grimpereau des jardins, Frasnes-lez-Buissenal, Belgique, mai 2018
On voit que le nid a été rempli de beaucoup de brindilles, parfois de bonne taille.
Certhia_brachydactyla_10update.JPG
Grimpereau des jardins, Frasnes-lez-Buissenal, Belgique, février 2019
Ce petit montage permet de voir un individu avec la membrane nictitante fermée (à gauche) et en pleine capture d’un invertébré sous l’écorce (à droite) un instant après.

Cliquez ici pour découvrir les principaux critères de distinction avec le Grimpereau des bois

Pour en savoir plus :

Noms conseillés par l’Encyclopédie Holistique dans 6 langues choisies :

  • Espagnol : Agateador europeo
  • Portugais : Trepadeira-comum
  • Allemand : Gartenbaumläufer
  • Italien : Rampichino comune
  • Polonais : Pełzacz ogrodowy
  • Russe : Короткопалая пищуха

[Espèce Nº303 du projet d’encyclopédie holistique]

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Photos, tableau et textes © Valéry Schollaert, Chantal Lac & Marinella Mejia 2018 – 2022

Liste des autres espèces illustrées : taxonomiquejour par jour

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2 thoughts on “Grimpereau des jardins – Certhia brachydactyla

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