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Famille des Alcedinidae (martins-pêcheurs, martins-chasseurs) – Malachite Kingfisher in English
Première publication : 12 mars 2018 – Dernière mise à jour : 05 juin 2022
Cette espèce commune et répandue en Afrique noire est à la fois bien connue et complexe. Sa biologie, typique d’un martin “vraiment” pêcheur, de milieux humides, est bien étudiée. Il niche en galerie creusée où il pond 3 à 6 œufs, pêche à l’affût, territorial… il réserve peu de surprises pour celui qui connait d’autres martin-pêcheurs aquatiques comme le Martin-pêcheur d’Europe. Toutefois, contrairement à ce dernier qui préfère les rivières, le Martin-pêcheur huppé apprécie les eaux stagnantes et marécages ; il est souvent observé sur un roseau ou autre plante aquatique. Sa complexité vient plutôt de la limite de l’espèce en relation avec les autres membres du genre et de la famille, ainsi que sa division en sous-espèces (voir plus bas).

Voyez plus de détail sur la reproduction et la technique de pêche à la page du Martin-pêcheur d’Europe.
Illustration de la méthode Formation Ornitho

La réaction habituelle lorsqu’on voit un oiseau “blanc” est de l’appeler “albinos”. Toutefois, un albinos est génétiquement incapable de produire des pigments. Or, cet individu a quelques plumes grises dans les ailes. Il n’est donc pas albinos, on appellera cette condition le “leucisme”.
Notre “martin” est certainement la référence parmi les petits Alcedinidae africains étant donné son abondance, sa vaste répartition et la facilité relative de l’observer. Il est cependant facile à identifier, les seules autres espèces à calotte bleue et bec rouge/orange sont le très distinct Martin-pêcheur à ventre blanc et le Martin-pêcheur pygmée; voyez les critères d’identification sur la page de ce dernier. Nous allons plutôt profiter de notre bel oiseau pour vous parler de la mue. Rien de plus facile que celle des petit martins-pêcheurs! Une seule mue change l’habillement du juvénile pour un plumage adulte! Cette mue est illustrée par divers exemples ci-dessous. Rappelons que le bec des oiseaux est une partie irriguée et sensible, pouvant donc changer de couleur avec l’âge, voire avec les saisons (les plus connus sont à chercher du côté des macareux).
Taxonomie et sous-espèces
Voilà un chapitre bien complexe pour cet oiseau commun. La classification dans le genre Corythornis, au côté du Martin-pêcheur vintsi (Madagascar) comme espèce sœur est assez nouvelle. Il a été le plus souvent classé dans le genre Alcedo, au côté d’autres petits martins-pêcheurs bleus africain, mais les dernières études démontre qu’il est distinct au niveau du genre avec la plupart d’entre eux. Le seul autre Corythornis du continent est le Martin-pêcheur à ventre blanc des forêts d’Afrique centrale et occidentale.
Au niveau des sous-espèces, c’est encore plus flou. Entre deux et cinq sous-espèces sont proposées, quatre selon HBW Alive (2018). Leur limites ne sont pas claires et des changements sont possibles. Les oiseaux du golfe de Guinée, sur Sao Tomé et sur Principe, sont parfois considérés comme d’autres sous-espèces de Martin-pêcheur huppé. Nous rejetons toutefois ce choix ici, les différences superficielles de ces deux populations et leur isolement géographique important justifient largement leur traitement en espèces distinctes.

L’adulte possède des plumes décoratives sur la calotte qu’il peut choisir de soulever, et ainsi apparaître huppé (d’où ses noms français et scientifique). Comparez avec la photo en haut de la page… c’est le même individu!

La division en sous-espèces est confuse et demande plus d’études; les variations concernent la longueur moyenne du bec (plus long ici) et l’intensité de l’orange sur les parties inférieures (plus légère ici) ainsi que le pattern exact de la calotte et de la huppe. Certains extrêmes semblent bien différents mais les nombreux intermédiaires empêchent une délimitation précise. Tous les autres oiseaux de cette page sont des C. c. cyanostigma selon la classification suivie par Birds of the World..

Le juvénile frais diffère de l’adulte par son bec tout noir, parfois encore visiblement plus court, le manteau noirâtre avec moins de plumes bleues et les plumes sombres “sales” sur la face, les couvertures parotiques et les parties inférieures. Une fois la mue commencée, il évoluera progressivement vers le plumage adulte comme illustré ci-dessous.



Cet oiseau a moins de plumes muées que les deux ci-dessus, mais son bec est en avance. Les oiseaux ne sont pas des machines, et des petites différences de timing, surtout lorsque celles-ci n’ont aucune incidence négative, sont fréquentes… mais compliquent parfois l’identification précise ! Il est de la même génération que les deux oiseaux ci-dessus, mais il est difficile d’en dire plus.
Pour en savoir plus :
- Écoutez les vocalisations sur Xeno-Canto
- Page du Martin-pêcheur huppé sur e-Bird
- Page Avibase avec traduction dans la plupart des langues
Noms conseillés par l’Encyclopédie Holistique dans 6 langues choisies :
- Espagnol : Martín pescador malaquita
- Portugais : Pica-peixinho-de-poupa
- Allemand : Haubenzwergfischer
- Swahili : Kizamiadagaa
- Afrikaans : Kuifkopvisvanger
- Russe : Малахитовый зимородок

Images d’une femelle, photo comparative avec d’autres espèces similaires ; sponsoring
[Espèce Nº71 du projet d’encyclopédie holistique]
Photos, tableau et textes © Valéry Schollaert, Chantal Lac & Marinella Mejia 2018 – 2022
Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

Magnifique! Superbe! Un des mes chouchous!
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