Oiseaux de Xpujil : 100 espèces en 100 promenades contées !

Je suis à Xpujil depuis fin mai 2022 et, grâce à une collaboration constructive avec les Cabañas Chaac expliquée dans cette vidéo, je vais rester au moins jusque fin novembre avec forte probabilité de prolongation.

Le 16 août, j’ai commencé une liste illustrée des oiseaux de Xpujil, et 69 espèces ont été ainsi présentées jusqu’au 29 octobre. VOYEZ LA PREMIÈRE PARTIE ICI avec 41 images d’oiseaux et la DEUXIÈME PARTIE avec les espèces Nº42 jusqu’à la Nº69 est disponible ici.

Espèce #79 – 7 novembre 2022 – Élénie à ventre jauneElaenia flavogaster
Yellow bellied Elaenia (Eng.) – Fiofío ventriamarillo (Esp.) – Elenia vientre amarillo (Mex.)

Le grand beau temps est toujours bien là, et j’ai été sur la colline. Avant d’entrer dans la forêt, j’ai constaté que les oiseaux étaient très nombreux, et je me suis arrêté. C’était passionnant, et plein d’oiseaux intéressants se sont montrés. Toutefois, la surprise du jour ne vient pas d’un oiseau spectaculaire. L’Élénie a ventre jaune est un oiseau généralement répandu mais que je n’avais pas encore vu à Xpujil. Aucune hésitation donc, je la choisis pour ce lundi 7 novembre…

Voici l’image ajoutée le 7 novembre dans la page “Oiseaux de Xpujil : 100 espèces en 100 promenades” avec des photos prises aux Cabañas Chaac.

Vu de dos, l’oiseau est terne et peut rappeler n’importe quel moucherolle ou pioui. La longue huppe est un fort indice d’élénie et les courtes projections primaires éliminent les nombreuses espèces de petit Tyrannidae migrateurs.

Fiche détaillée avec 7 images supplémentaires


Espèce #78 – 6 novembre 2022 – Cardinal rougeCardinalis cardinalis
Northern Cardinal (Eng.) – Cardenal norteño (Esp.) – Cardenal rojo (Mex.)

Le beau temps est revenu, et le ciel était magnifique ce matin. J’ai visé la forêt des moustiques qui est habituellement la meilleure lors du passage des migrateurs nordiques. Avant de m’engager pour le dernier tronçon, je me suis arrêté au niveau du bosquet où j’ai pris le Cardinal à poitrine rose il y a quelques jours. Il y avait une Chevêchette brune qui ne s’est pas laissée photographier, pas mal de parulines, de viréos, quelques Passerins indigos, plein de Cardinaux à poitrine rose, des Évêque parés, des moucherolles, un Piaye écureuil… c’était passionnant. Un Cardinal rouge mâle est arrivé en vol, et je me suis concentré sur lui car, jusqu’ici, je n’ai réussi qu’une photo de cette espèce à Xpujil ! J’ai tenté une approche discrète à travers les buissons pour parvenir à vous montrer cet oiseau magnifique, que voici !

`À Xpujil, l’espèce est présente toute l’année mais en très petites densités. En effet, il ne se rencontre ni dans la forêt, ni dans la ville. Dès lors, il faut le chercher dans les zones rurales, très réduites, qui entourent la ville.

Fiche détaillée avec 9 images supplémentaires et deux vidéos


Espèce #77 – 5 novembre 2022 – Élanion à queue blancheElanus leucurus
White-tailed Kite (Eng.) – Elanio maromero (Esp.) – Milano cola blanca (Mex.)

Le beau temps est revenu après le passage de l’ouragan Lisa, mais il reste du vent et quelques nuages. Il y a toutefois un effet bénéfique des vents forts des jours précédents pour l’observation. Après la surprise de la Buse échasse et des piones, voici mon premier Élanion à queue blanche de Xpujil. Cet oiseau vit en milieux ouverts et ne se rencontre pas en forêt. Toutefois, après la nidification, des oiseaux peuvent chercher de nouveaux territoires et apparaître un peu partout. Ce comportement explique l’extension rapide de l’espèce avec la déforestation au vingtième siècle. Celui-ci a survolé une zone agricole qui borde la colline boisée située au sud de la ville. Il est descendu à basse altitude, comme pour juger du potentiel du lieu, mais n’est pas resté. La région est sans doute encore trop forestière pour qu’il reste dans le coin…

L’identification est très facile, aucun rapace ne lui ressemble de près ou de loin en Amérique. Il rappelle l’Élanion blanc de l’Ancien Monde.

Espèce #76 – 4 novembre 2022 – Moqueur chatDumetella carolinensis
Grey Catbird (Eng.) – Pájara gato (Esp.) – Maullador gris (Mex.)

La pluie est encore intermittente après le passe de l’ouragan Lisa et j’ai attendu une éclaircie importante, l’après-midi, pour aller observer. La présence du Moqueur chat est irrégulière, depuis septembre, mais je n’ai encore eu aucune possibilité de photos. Jusqu’ici, je l’avait vu en bordure de forêt. Cette fois-ci, je l’ai vu bien dégagé, mais avec une lumière difficile. Plus le projet avance, plus il est difficile d’avoir, tous les jours, un nouvel oiseau qui se montre bien ! Il faut encore tenir trois semaines… et ça demandera un peu de chance.

Dans la région forestière de Xpujil, le Moqueur chat est difficile à voir. L’ouragan Lisa a bouché totalement le ciel et les oiseaux ont donc fait une halte forcée. Les migrateurs étaient abondants dans la ville et des dizaines d’oiseaux sympas ont été vus en moins d’une heure. Le vent et la lumière grise n’ont pas permis de prendre beaucoup de photos.

Fiche détaillée avec 6 images supplémentaires et une vidéo


Espèce #75 – 3 novembre 2022 – Pione à couronne blanchePionus senilis
White-crowned Parrot (Eng.) – Loro senil (Esp.) – Loro corona blanca (Mex.)

Surprise ! Difficile à dire si le passage de l’Ouragan Lisa a pu provoquer des déplacements inhabituels, mais j’ai aperçu un groupe de Piones à couronne blanche lors d’une courte visite sur la colline. C’est la troisième fois que j’en vois à Xpujil, mais les deux autres fois, il ne s’agissait que d’un couple. Hormis une image un peu floue de novembre 2020 à Tuxtepec (Oaxaca), c’est ma photo de cette espèce. Elle rappelle le Pione à tête bleue qui, elle, a déjà sa fiche grâce à des images que j’ai prise en Colombie.

Les ailes montrent du bleu et du turquoise, des couleurs bien différentes des autres perroquets de la région. Ce pione est un petit perroquet : sa longueur est de 24 cm. Il est donc assez difficile à photographier en vol.

Espèce #74 – 2 novembre 2022 – Jacarini noirVolatinia jacarina
Blue-black Grassquit (Eng.) – Semillero volatinero (Esp.) – Semillero brincador (Mex.)

Chaque fois que je vais à la “forêt des moustiques”, je vois et j’entends des jacarinis dans la zone agricole située entre le centre-ville et ladite forêt. En particulier, il y a quelques parcelles juste à l’est de l’arbre mort des tityres où il y a toujours des mâles qui chantent. Ce matin, je me suis arrêté pour les photographier. Si je n’avais pas l’initiative, le projet se serait terminé, fin de ce mois, sans avoir illustré le jacarini dans la liste ! Il est si petit qu’on le prend rarement en photo par hasard. Il faut expressément de rapprocher pour l’avoir à une distance réduite permettant des images corrects.

Cet oiseau est en train de chanter et parader, alors que nous sommes en novembre. La saison de nidification s’arrête en octobre, selon la littérature. L’explication est simple : c’est un oiseau sédentaire et le mâle peut défendre son territoire toute l’année.

Fiche détaillée avec 9 images supplémentaires


Espèce #73 – 1er novembre 2022 – Oriole de BaltimoreIcterus galbula
Baltimore Oriole (Eng.) – Turpial de Baltimore (Esp.) – Calandria de Baltimore (Mex.)

Ça fait quelques semaines que l’oiseau du jour de Xpujil n’a plus été photographié dans les jardins des cabanes. Ce matin, alors que je travaillais dans ma cabane, j’ai entendu un Tangara évêque, et je suis sorti voir s’il était seul ou faisait partie d’un groupe. J’ai rapidement repéré une Paruline noir et blanc, des Pirangas vermillions et cet Oriole de Baltimore. C’est un oiseau régulier dans la ville depuis plus d’un mois, et sa page avait été en partie modernisée en attendant une opportunité. J’ai passé du temps à tenter de le prendre en photo, notamment le jour de la Paruline à gorge jaune, mais il s’est avéré nerveux et assez farouche. Ici, caché par le toit de mon chalet, je ne l’ai pas dérangé.

Cet individu, membre d’un groupe de passereaux, a cessé de bouger un moment car il a trouvé de la nourriture coincé dans la feuille morte. Il a dû ouvrir la feuille pour y avoir accès. Les autres oiseaux du groupe, parulines, tangaras, pirangas, ont continué leur mouvement. Une fois la nourriture ingérée, il s’est envolé pour les rejoindre.

Fiche détaillée avec 5 images supplémentaires et 2 vidéos


Espèce #72 – 31 octobre 2022 – Hirondelle rustiqueHirundo rustique
Barn Swallow (Eng.) – Golondrina común (Esp.) – Golondrina tijerita (Mex.)

Ce matin, je suis allé sur la colline, espérant rencontrer une foule de migrateurs. Déception : c’était vide ! Plus tard, je suis donc ressorti pour tenter ma chance à la lagune. C’était aussi calme, mais une Hirondelle rustique, assez abîmée, seule, était posée calmement sur un fil téléphonique. Elle s’est laissée approcher dans difficulté. L’Hirondelle rustique n’est pas commune dans la région forestière de Xpujil, mais la lagune attire les quelques migrateurs qui veulent faire une pause avant de continuer leur voyage.

Les plumes des sous-caudales sont très abîmées. Ce sont sans doute des plumes qui devaient être muées depuis deux ou trois mois, mais la mue a été retardée pour une raison inconnue. On voit que les longues plumes de la queue sont usées alors que certaines plumes plus courtes sont toute neuves. Ça, c’est normal : les rectrices et rémiges muent sur les quartiers d’hivernage, donc la date n’est pas étonnante. Mais les plumes du corps commencent habituellement dès août, donc les sous-caudales usées sont anormales en novembre.

Fiche détaillée avec 12 images supplémentaires


Espèce #71 – 30 octobre 2022 – Élénie verdâtreMyiopagis viridicata
Greenish Elaenia (Eng.) – Fiofío verdoso (Esp.) – Mosquerito chichihi (Mex.)

Ce matin, je suis retourné au KM 150 de la route de Calakmul / Escárcega pour voir si, par chance, je revoyais les Buses échasses. Le ciel était vide de rapaces, hormis quelques Urubus à tête rouge. Je me suis engagé sur une piste latérale vers une zone composée de parcelles de forêt dégradée et de cultures familiales. À environ 2 km de la route, j’ai vu des mouvements dans la canopée d’arbres assez bas. Il y avait des viréos, des tyranneaux, des colibris et des moucherolles. Un oiseau a attiré mon attention, avec une attitude et une forme qui sont, en quelques sortes, intermédiaires entre les tyranneaux et les moucherolles. J’ai rapidement reconnu un Myiopagis, un genre d’élénie que je connais, en fait, très peu. J’y ai pensé par élimination : c’est sans doute le genre de Tyrannidae répandu dans tout le Néotropical que je maîtrise le moins ! C’est la première fois que j’en prends en photo, et ça devrait m’aider à me familiariser avec la forme et le plumage de cet oiseau discret. Les images sont très moyennes mais je vous les montre quand même avec plaisir.

Contrairement à la plupart des autres élénies, celle-ci n’a pas de barres alaires. C’est ainsi qu’on peut la confondre avec d’autres Tyrannidae comme, par exemple, le Tyranneau jaune-olive avec lequel elle cohabite souvent.

Espèce #70 – 29 octobre 2022 – Buse échasseGeranospiza caerulescens
Crane Hawk (Eng.) – Azor zancón (Esp.) – Gavilán zancón (Mex.)

Depuis toute la durée du projet des 100 espèces, j’ai très peu prospecté en dehors de la ville, de la lagune de Xpujil et des trois sites forêts “habituels”. Ce matin, j’ai eu envie de me diriger vers l’est, sur la route de Calakmul. À peine sorti de la ville, au KM 150, je remarque quatre rapaces très haut dans le ciel, qui semblaient être en migration. À ce stade, je ne les avaient pas identifiés. J’ai pris des photos très lointaines (deux exemples à gauche). En prolongeant l’observation, j’ai compris que ces oiseau n’étaient pas en migration. Ils ont volé longtemps sans se déplacer significativement, puis se sont mis à descendre. Ils ont disparu dans des arbres lointains, et l’un d’entre eux s’est un peu rapproché de moi à faible hauteur avant de changer de direction et probablement rejoindre les autres individus (photo de droite). C’est ma première rencontre avec la Buse échasse à Xpujil, et donc possiblement la dernière avant fin novembre. Je me sens donc obligé de la montrer, même si les photos sont décevantes.

La sous-espèce mexicaine Geranospiza caerulescens nigra est très foncée. Les “croissants” sous les ailes qui caractérisent facilement l’espèce sont souvent réduits ou presque invisibles.

Espèce #80 – 8 novembre 2022 : suivez-nous sur Facebook pour être informé lorsque l’oiseau suivant sera publié !

DÉCOUVREZ LES ESPÈCES Nº1 à Nº41 ICI et les Nº42 à Nº69 ici

Valéry Schollaert, Cabañas Chaac, Xpujil (Campeche), Mexique, 9 novembre 2022

14 thoughts on “Oiseaux de Xpujil : 100 espèces en 100 promenades contées !

  1. Bon travail et encore de beaux projets. On admire la qualité des photos et les explications å la portée de tout le monde.
    Merci pour tout ça Valéry !

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