Pic mar – Dendrocoptes medius

Espèce commune – Page collaborative – Disponible pour sponsoring
Famille Picidae (pics, torcols, picumnes…) – Middle Spotted Woodpecker in English
Première publication : 20 décembre 2019 – Dernière mise à jour : 17 juillet 2023

Ce beau pic, plutôt petit, est commun dans certaines régions, mais il peut s’avérer discret. Il n’existe qu’en Europe et localement en Asie mineure et au Moyen-Orient. Il est, plus précisément, réparti depuis le nord de l’Espagne et l’ouest de la France jusque dans l’ouest de la Russie, la mer Caspienne et l’ouest de l’Iran.

Cliquez ici pour voir une carte de répartition plus détaillée

Son nom scientifique comme son nom anglais, parlant de “milieu”, viennent de son format intermédiaire entre le petit Pic épeichette et le plus grand Pic épeiche. Il est parfois confondu avec ce dernier, avec lequel il partage beaucoup d’aspects du mode de vie, comme la nourriture et la nidification. Ses exigences d’habitat, par contre, sont bien distinctes : il est bien plus spécialisé. Il lui faut des forêts matures, dominées par des feuillus avec certaines essences, en particulier le chêne. Les paysages intacts n’existant quasiment plus en Europe, il s’adapte plus ou moins bien aux milieux transformés selon les régions. Ainsi, il augmente dans des régions comme les Pays Baltes, la Russie et le Benelux, mais diminue dans d’autres régions et s’est même éteint en Suède. C’est donc un oiseau à suivre de près.

Taxonomie et sous-espèces

Contrairement à ce qu’on déduisait de son ancienne classification dans le genre Dendrocopos, il n’est pas du tout proche du Pic épeiche mais, au contraire, il est clairement apparenté à des espèces asiatiques, en particulier le Pic à tête jaune (Dendrocoptes auriceps), qui vit principalement dans l’Himalaya.

On le divise en 4 sous-espèces aux limites floues. Les variations portent sur la teinte des parties inférieures avec notamment les sous-caudales qui vont de rose-pâle à rose-rougeâtre, et le ventre qui est rosé comme les sous-caudales ou, au contraire, plus jaunâtre. D’autres aspects comme la densité des stries peuvent être impliqués aussi, mais ce sont des détails tellement faibles qu’on n’en est même pas certain.

Les oiseaux illustrés ici sont de la sous-espèce nominale, la plus répandue et la seule présente en Europe en dehors du Caucase.

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Une fiche comparative avec le Pic épeiche, espèce sympatrique dont le juvénile présente une calotte rouge semblable, est disponible. Cliquez sur l’image pour la voir en grand et lire la légende des flèches.

Les quatre photos ci-dessous ainsi que la couverture et la bannière tout en haut ont été prises par Cyril Collet. Cyril publie plein de magnifiques photos sur Facebook. Découvrez ses images dans ORNITHO PASSION. Grâce à lui, la page qui n’était que partielle a pu être complétée.

Pic mar, Château-Thierry (Aisne), France, janvier 2021
Cette photo qui atteint des sommets en qualité montre toute la beauté de ce pic, à n’en point douter un des plus attractifs d’Europe.
Pic mar, Château-Thierry (Aisne), France, janvier 2021
Ce portrait permet d’admirer le rouge intense des plumes de la calotte qui sont ici relevées. Une attitude qui peut indiquer une crainte, le souhait d’impressionner un concurrent ou un danger.
Pic mar, Château-Thierry (Aisne), France, janvier 2021
Les photos d’oiseaux dans la neige peuvent être plus difficiles, en particulier au niveau de la gestion de la lumière et surtout des blancs. Les photographes de talent comme Cyril Collet parviennent cependant à profiter de ces conditions spéciales pour réaliser de splendides clichés.
Pic mar, Château-Thierry (Aisne), France, janvier 2021
Deux doigts en avant, deux doigts en arrière : les pics sont “zygodactyles”.
Pic mar, Frasnes-lez-Buissenal, Belgique, octobre 2019
Voici la photo de couverture de la page lorsqu’elle a été publiée en 2019. En comparaison directe avec les nouvelles photos, on peut mesurer le gain de qualité obtenu grâce aux images de Cyril Collet. Notez que cet individu est nettement moins jaune sur la poitrine. Cette différence, individuelle puisqu’il s’agit de la même sous-espèce, permet cependant de visualiser les variations régionales qui sont du même niveau.
Pic mar, Frasnes-lez-Buissenal, Belgique, octobre 2019
Ce pic s’est récemment habitué à venir aux mangeoires, environ depuis 2010 en Belgique, et ça lui a permis, localement, d’augmenter ses populations. Il se porte donc bien en Europe occidentale et dans certaines autres régions
.
Pic mar, Cambercourt (Normandie), France, juin 2019
Le dimorphisme sexuel est très léger. Le critère le plus fiable est l’arrière de la calotte (rouge), qui devient jaune avant d’atteindre la nuque (noirâtre). Comparez avec l’oiseau ci-dessus, un mâle adulte.
Pic mar, Frasnes-lez-Buissenal, Belgique, juin 2023
Le juvénile est plus terne que les adultes et le bout de certaines plumes claires est brunâtre, donnant un aspect “sale” à l’oiseau. C’est le contraire chez le Pic épeiche chez qui les juvéniles sont très “propres” et plus colorés que les adultes. Voyez des juvéniles des deux espèces sur le même tronc dans la vidéo ci-dessous.

Pour en savoir plus :

Noms conseillés par l’Encyclopédie Holistique dans 6 langues choisies :

  • Espagnol : Pico mediano
  • Portugais : Pica-pau-médio
  • Allemand : Mittelspecht
  • Néerlandais : Middelste Bonte Specht
  • Italien : Picchio rosso mezzano
  • Russe : Средний пёстрый дятел

[Espèce Nº719 du projet d’encyclopédie holistique]

spprevious
 Petit Indicateur
spsuivante
 Coucou à queue fourchue
sommaire

Photos, tableau et textes © Valéry Schollaert, Cyril Collet & Marinella Mejia 2019 – 2023

Liste des autres espèces illustrées : taxonomiquejour par jour

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6 thoughts on “Pic mar – Dendrocoptes medius

    1. Haaaa, merci, ça fait trois ans que j’attendais une remarque ! Enfin, “attendre” n’est peut-être pas le mot, voyez plus bas.

      Tout d’abord, je suis d’accord que si on se base sur les critères, que j’explique ici : https://valeryschollaert.wordpress.com/pic-epeiche-pic-mar-images-comparatives/

      On conclut à un Pic épeiche. MAIS…

      Ce individu était nourri par la femelle illustrée juste au-dessus qui lui apporte la becquée.

      J’espérais une réaction notamment sur mon groupe Facebook : https://www.facebook.com/groups/ForumFormationOrnitho mais personne n’a “tiqué”. Et puis, début janvier, je suis parti en Asie pour trois mois, et je devais continue le travail sur les oiseaux d’Europe… sauf qu’avec la fermeture des frontières en lien avec la pandémie, je ne suis plus jamais rentré en Europe et j’ai complètement oublié ce cas !

      Donc grâce à vous on va le régler une fois pour toute. Votre avis est bienvenu, et je vais solliciter plus directement les membres de mon groupe.

      Au plaisir de vous lire !

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      1. Oui c’est curieux comme observation. Les deux espèces étant souvent ensemble dans certaines forêts (niche écologique différente sans réelle compétition) , est-il possible au moment de la dispersion qu’un jeune épeiche soit nourrit par un mar ? Les jeunes pic mar ont des traces noires sur la calotte mais pas comme ça, le ventre est strié et le noir des joues plus fin. Le bec assez fort fait aussi épeiche …

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