Tarier d’Afrique – Saxicola torquatus

Espèce complexe à reclasser – publiée le 9 mars 2019
Publication complète – famille des Muscicapidae (traquets, rossignols, gobemouches…)
En anglais: African Stonechat in English

Ce tarier est répandu dans la zone Afro-tropicale. Il y a une quinzaine de sous-espèces dont plusieurs pourraient s’avérer être des espèces distinctes. À l’inverse, toutes ces populations sont parfois regroupées avec le Tarier pâtre et d’autres taxons asiatiques pour former une des espèces de passereaux les plus polytypiques et répandus de l’ancien monde. Des oiseaux passionnants à étudier de plus près.

Cette espèce est principalement insectivore et chasse comme le font de nombreux Muscicapidae. Elle se tient le plus souvent sur un perchoir visible assez bas et plonge sur un insecte qu’il capture au sol (dans plus de 80% des cas) ou en vol (comme le font, plus souvent, les gobemouches). Son nid est habituellement caché dans une touffe de végétation près du sol ou simplement dans une cavité rocheuse, voire même dans un bâtiment.

La nidification est surtout le travail de la femelle qui couve (2 à 5 œufs – moins que le Tarier pâtre) durant deux semaines. Les jeunes restent au nid deux semaines mais restent dépendants des parents plusieurs mois ; c’est une des particularités remarquées entre le Tarier d’Afrique et le Tarier pâtre. Toutefois, il faut encore vérifier si c’est la même chose partout sur le continent. Ce comportement de longue dépendance a été remarqué en Afrique australe mais il n’y a aucune preuve que ce soit partout pareil.

L’habitat est une particularité du Tarier d’Afrique. Sur presque tout le continent, cette espèce vit dans les montagnes moyennes ou assez hautes, jusqu’à 3000 mètres d’altitude. Il y occupe divers habitats, y compris des landes alpines, des clairières de forêts de montagne, la lisière de forêt, les prairies, productions agricoles et bords des routes assez buissonnantes même dans des plantations d’arbres exotiques.

En Afrique australe, les habitats que l’on trouve en montagne plus au nord existent en plaine. Une grande proportion des oiseaux de montagne d’Afrique orientale existent aussi dans les plaines ouvertes d’Afrique du Sud, même au niveau de la mer. Le Tarier d’Afrique en est un exemple.

Taxonomie et sous-espèces

Cette espèce, aux limites discutables, fait partie d’un groupe d’espèces proches dont la classification est encore floue dont le Tarier pâtre, le Tarier de Sibérie, le Tarier de Stejneger et le Tarier de Madagascar. Tous ces oiseaux sont parfois considérés comme sous-espèces du Tarier d’Afrique. Le Tarier de la Réunion et le Tarier des Canaries sont également proches de ce complexe et pourraient même devenir également des sous-espèces de Saxicola torquatus.

Plusieurs sous-espèces sont assez distinctes par le plumage et pourraient changer de classification dans le futur, mais il manque cruellement d’étude systématique sur la voix  des différentes populations. Sur Xeno-Canto, les enregistrements n’illustrent que 4 sous-espèces ; on peut nettement entendre des variations du chant entre celles-ci. Il n’y a pas non plus d’étude sur les détails comportementaux de chacune. La génétique est une approche qui pourrait aussi chambouler les idées reçues comme ça a été le cas pour les tariers d’Eurasie dont la classification est en plein changement et loin d’être aboutie.

Cette publication sera complétée si de nouvelles images ou informations peuvent améliorer notre compréhension des relations entre les diverses populations.

[Espèce Nº433 du projet d’encyclopédie holistique]

Photos et textes © Valéry Schollaert 2019 – 2020

Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour