Espèce complexe à reclasser – publiée le 14 juin 2019
Publication complète – Famille des Troglodytidae (troglodytes)
En anglais: Eurasian Wren in English
Ce petit oiseau est assez connu dans la plupart des régions d’Europe car il vit facilement dans les jardins, y compris en ville, et son chant est puissant et caractéristique. Il vit aussi en Afrique du Nord où il fréquente des régions plus reculées. Les populations du Moyen-Orient, de l’Himalaya et d’Asie orientale sont, elles, beaucoup moins bien étudiées au niveau de leur comportement et pourraient même constituer jusqu’à trois espèces différentes.
Le nid en forme de boule est assez gros et épais vu la taille de l’oiseau. C’est un travail important, et le mâle construit généralement plusieurs nids. Tous ne sont pas nécessairement utilisés, la femelle choisit celui qui lui convient et le finalise. Souvent, au moins en Europe occidentale, plusieurs femelles (deux ou trois) peuvent occuper les différents nids. Il n’est pas encore clair si cette polygamie est générale ou si elle constitue une caractéristique des sous-espèces occidentales. Des cas de deux femelles pondant dans le même nid (17 œufs au total) ont aussi été notés. Les sous-espèces îliennes pondent par exemple moins d’œufs (3-5) que sur le continent (de 5 à 9).
La femelle couve seule et reste la nuit avec ses petits. Le mâle participe à nourrir les jeunes des différentes nichées.
L’incubation dure 16 jours, et les jeunes s’envolent après une durée semblable et continuent à se faire nourrir environ deux semaines avant d’être vraiment indépendants.
Cet oiseau est assez strictement insectivore (au sens large) : il mange beaucoup d’araignées et d’autres invertébrés, dont des insectes évidemment. L’hiver, il a été vu cherchant sa nourriture sous la neige ; exceptionnellement, il capture même des invertébrés aquatiques près de la surface de l’eau, des têtards et de minuscules poissons. Il lui arrive quand même d’ingurgiter une baie ou l’autre, notamment en fin d’automne et en hiver. On le rencontre dans presque tous les milieux entre le niveau de la mer et la limite des arbres en haute montagne.
Taxonomie et sous-espèce
La situation est complexe. Les populations nord-américaines sont désormais considérées comme des espèces distinctes sur base de la voix et de la génétique : le Troglodyte des forêts (Troglodytes hyemalis) et le Troglodyte de Baird (Troglodytes pacificus). Toutefois, le plumage de ces deux derniers ne diffère pas plus des oiseaux eurasiatiques que la vingtaine de sous-espèces actuellement reconnues du Troglodyte mignon ne diffèrent entre-elles. Ainsi, alors que quatre “clades” ont été génétiquement déterminés sur le vieux continent, ceux-ci ne semblent pas se distinguer au niveau du plumage. Plus d’études sont requises pour décider s’il convient de les séparer en espèces distinctes (une dans le Caucase, une dans l’Himalaya et une en Asie orientale). Le Troglodyte mignon, ses espèces-sœurs américaines et ses nombreuses sous-espèces constituent ainsi un cas d’école pour comprendre la notion de spéciation cryptique : des populations qui divergent longtemps au niveau génétique qui conservent des phénotypes très semblables malgré leur évolution géographiquement séparée. Notre page illustre uniquement la sous-espèce nominale.
Cette espèce et ses proches méritent d’être classée dans un genre différent, Nannus mais, pour l’instant, aucune liste majeure n’a incorporé ce changement. Nous attendons dès lors aussi qu’au moins une référence mondiale fasse le premier pas.





[Espèce Nº530 du projet d’encyclopédie holistique]
Photos et textes © Valéry Schollaert 2019 – 2020
Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

Mon grand chouchou que je connais très bien. J’en vois souvent dans notre jardin
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Petit oiseau au plumage discret mais au chant mélodieux; Son nid est petit, douillet.
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