Tyran de Nutting – Myiarchus nuttingi

 Espèce de référence – publiée le 19 février 2021
Publication complète – Famille des Tyrannidae (tyrans, moucherolles, élénies)
En anglais : Nutting’s Flycatcher in English

Ce tyran assez grand est répandu et souvent commun depuis le nord-ouest du Mexique jusqu’au nord-ouest du Costa Rica. À l’instar de nombreuses espèces de la région, il fréquente les boisements secs, les forêts à feuilles caduques et atteint la zone des chênes parsemée de pins sur le versant pacifique des montagnes du nord de la région (surtout au Mexique).

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Le genre Myiarchus est un des plus compliqués à identifier parmi tous les oiseaux du monde ! Les Tyrannidae posent beaucoup de problèmes aux observateurs de terrain, notamment les moucherolles du genre Empidonax (voir les explications à la page du Moucherolle tchébec), mais celui-ci ajoute à la similitude des plumages de gros problèmes de classification ; sur ce point, c’est presque aussi confus que pour les grands goélands (Larus) !

Le Tyran de Nutting est relativement bien délimité et typique, et nous l’avons donc choisi comme référence pour présenter le genre. Les oiseaux illustrés sur cette page ont été identifiés ou confirmés à leurs cris. Sans la voix, il est souvent difficile d’atteindre un niveau de certitude acceptable.

Méthode Formation Ornitho : stratégie de chasse des Myiarchus

Le mode de chasse à l’insecte le plus fréquent est d’attaquer, en vol, les proies posées sur les feuilles ou les branches, parfois au sol (y compris les fourmis en colonnes). Il peut voler un instant “sur place” au moment de la capture. Plus rarement, il attrape des insectes en plein air et se nourrit de baies.

Le nid du Tyran de Nutting est placé dans une cavité, aménagée essentiellement avec du matériau d’origine animale : poils, peau de reptiles, plumes, etc. La couvée est de 3 à 5 œufs. Le déroulement de la nidification n’a pas été étudié.

Taxonomie et sous-espèces

Dans le passé, il a été regroupé en une seule espèce avec le Tyran à gorge cendrée qui se reproduit plus au nord. Les deux espèces sont observées côte à côte en hivernage et sont certainement “sœurs”.

Il y a trois sous-espèces dont celle des forêts sèches de la côte Pacifique qui s’étendent depuis Oaxaca (Mexique) jusqu’au Nicaragua (M. n. flavidior) qui a le ventre jaune un peu plus vif et un accent marqué. Ce sont des différences relativement importantes pour des Myiarchus et certains observateurs estiment qu’il y a sympatrie (cohabitation) avec les autres (M. n. inquietus dans les forêts sèches plus au nord) et la nominale (dans les vallées de l’intérieur du pays, à partir de Oaxaca, jusqu’au Costa Rica). D’autres, au contraire, estiment que tous les intermédiaires existent à Oaxaca et qu’il y a donc flux génétique entre ces populations. Des études plus poussées sont nécessaires pour comprendre quelle est la situation exacte, et cela pourrait mener à la séparation de flavidior en espèce distincte.

Tyran de Nutting, PN Huatulco (état d’Oaxaca), Mexique, février 2021
Le ventre jaune, la poitrine grise, la calotte brune et la queue rousse sont des caractères partagés par une majorité des Myiarchus. Malgré une branche qui gêne un peu, on voit que le roux de la queue atteint le bout de celle-ci. C’est un des seuls critères qui le différencie du Tyran à gorge cendrée.

Tyran de Nutting, Oaxaca de Juárez, Mexique, janvier 2021
De dos, l’identification visuelle est impossible. Notons toutefois les projections primaires extrêmement courtes, indiquant un oiseau sédentaire. Le Tyran à gorge cendrée, migrateur courte-distance, a des projections légèrement plus longues.

Tyran de Nutting, Teotitlán del Valle (Oaxaca), Mexique, décembre 2020
Comparé au Tyran à tête brune, le bec est bien plus petit. De profil, un autre critère peut parfois être utilisé pour identifier un Tyran de Nutting : les liserés des secondaires ne sont ni roux comme dans les primaires ni blanchâtres comme dans les tertiaires mais une sorte de jaunâtre ou de cannelle, intermédiaire. Cela donne un aspect dégradé ou tricolore que les autres (notamment le Tyran à tête brune et le Tyran à gorge cendrée) n’ont pas.

[Espèce Nº1146 du projet d’encyclopédie holistique]

Photos et textes © Valéry Schollaert 2021

Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour