Espèce simple – publiée le 20 février 2021
Publication complète – Famille des Tyrannidae (tyrans, moucherolles, élénies)
En anglais : Northern Beardless-Tyrannulet in English

Le mot “tyranneau” est un diminutif de tyran ; il est utilisé pour les espèces les plus petites de la famille des Tyrannidae. Celui-ci ne fait pas exception : il est de la même taille que le Roitelet à couronne rubis avec lequel il cohabite en hiver. Il est présent dans presque toute l’Amérique centrale (la limite sud est le nord du Costa Rica) et atteint tout juste l’Amérique du Nord : il niche en Arizona (États-Unis).
Si les tyrans et moucherolles sont connus pour leur comportement de gobemouche, capturant des insectes en vol, les tyranneaux du genre Camptostoma, eux, font partie d’un groupe “primitif” (basal) de la majorité des Tyrannidae, la sous-famille des Elaeniinae, qui a une autre stratégie de chasse.
Le Tyranneau imberbe, qui tire son nom de l’absence de vibrisses faciales qu’ont presque tous les oiseaux de la famille, pique les insectes posés sur des feuilles, brindilles et branches, à la manière des viréos, des roitelets et de certaines parulines. Selon les observations courantes, ce tyranneau paraît strictement insectivore mais, malgré sa présence aux États-Unis, il n’y a pas d’étude précise décrivant son régime. Le Tyranneau passegris, lui, a été mieux étudié et les fruits représentent 3% du régime alimentaire. Vu la similitude écologique et la proximité génétique avec le Tyranneau imberbe, il pourrait en être de même pour ce dernier.
Il est nettement plus éloigné du Tyranneau souris, et parmi les différences notables avec cette espèce de référence et les autres tyranneaux, il y a le nid qui est muni d’un toit et d’une entrée latérale au lieu d’être ouvert. La reproduction est aussi beaucoup plus rapide, avec les jeunes qui s’envolent à 12 jours au lieu de 17.
Taxonomie
Cette espèce (monotypique) et le Tyranneau passegris sont les deux seules du genre Camptostoma. Elles sont donc nécessairement sœurs ; certains auteurs les ont même classées en sous-espèces de la même espèce, mais il y a une cohabitation sans interaction nuptiale ou territoriale dans une région du Costa Rica.

Les longues plumes sur la tête, donnant tantôt un effet huppé, tantôt un effet ébouriffé, sont habituelles chez beaucoup de Tyrannidae, dont les élénies. Les deux barres alaires sont également classiques. Le bec petit mais plutôt épais et légèrement courbé, ainsi que l’absence de vibrisse, permet l’identification à courte distance.

C’est un petit oiseau qui bouge tout le temps dans les branchages, ce qui le rend généralement très difficile à photographier en entier. De face, hormis la mandibule du bec rose orangé, il est particulièrement terne et peu contrasté.
[Espèce Nº1147 du projet d’encyclopédie holistique]

Photos et textes © Valéry Schollaert 2021
Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

Il porte bien son nom ce petit mignon !
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Très petit oiseau au couleur sobre
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