Espèce commune – Page référence – Disponible pour sponsoring
Famille des Cathartidae (urubus, condors…) – Turkey Vulture in English
Première publication : 4 décembre 2019 – Dernière mise à jour : 22 octobre 2021
Répandu depuis le sud du Canada jusqu’en Terre de Feu et aux Malouines, l’Urubu à tête rouge est un candidat au titre de rapace qui a la plus vaste répartition en Amérique. La population du Canada et du nord des États-Unis est migratrice ; on voit des dizaines de milliers d’individus (des millions par an sur certains sites) traversant la plupart des pays d’Amérique centrale à l’automne et au printemps.
Méthode Formation Ornitho : odorat chez les urubus
Les oiseaux ont longtemps été considérés comme dépourvus d’odorat. En réalité, ils ont généralement un odorat limité comparés aux mammifères, mais il y a des exceptions, notamment les urubus qui utilisent abondamment ce sens. Les urubus rappellent les vautours (famille des Accipitridae) mais n’ont aucun lien avec eux ; il s’agit d’un cas remarquable de convergence évolutive. Comme eux, ils cherchent les charognes et chassent peu par eux-même. Toutefois, alors que les vautours d’Afrique et d’Eurasie vivent dans les grandes plaines ouvertes et dans les alpages de montagne, les urubus survivent en forêt fermée. Il faut dire qu’il y a bien plus de forêts en Amérique qu’en Afrique ou en Eurasie méridionale où vivent la majorité des vautours, et beaucoup moins de paysages ouverts.
Pour trouver les cadavres, les vautours utilisent leur acuité visuelle exceptionnelle, une stratégie qui ne fonctionne pas quand la précieuse nourriture est cachée sous les arbres. C’est ainsi que les urubus trouvent leur nourriture à l’odeur. La finesse de leur odorat est remarquable : sous les tropiques, ils trouvent une charogne qui a juste 24 heures. Ils ne s’approchent pas des carcasses trop vieilles et préfèrent la viande relativement fraîche. Pour cela, il faut non seulement sentir la présence de la nourriture, mais aussi la localiser précisément. Ils ont un odorat directionnel très précis, mais seule la distance n’est pas décelable exactement. Toutefois, comme ils sont sociables et s’entraident, ce n’est pas un problème : la charogne se trouve au point de convergence où mènent les trajectoires des urubus qui arrivent depuis des endroits différents.
L’Urubu à tête rouge est souvent un des premiers arrivés sur les lieux, mais il n’a pas l’agressivité des autres espèces et se fait souvent voler la priorité du repas par l’Urubu noir et le Sarcorhamphe roi.
Une autre preuve de la finesse de ses aptitudes : il a parfois été vu descendant sur le sol forestier pour y dégager le cadavre d’un petit passereau caché dans les feuilles mortes ! L’expérience d’enterrer un cadavre de mammifère à 45 cm de profondeur dans le sol a été concluante : les urubus l’ont trouvé et ont gratté le sol pour l’atteindre et le manger.
Ils mangent ainsi tout type de cadavres, depuis des petits rongeurs jusqu’aux plus gros animaux. Ils mangent parfois des œufs, des oisillons au nid et, très rarement, des proies chassées (le plus souvent malades ou blessées).
La nidification est également surprenante et paraît primitive : en effet, il se contente de pondre ses œufs dans une cuvette, une petite grotte ou une grosse cavité dans un arbre, sans ajouter de matériel. Les deux œufs sont couvés environ 40 jours et les jeunes s’envolent à près de 80 jours.
L’Urubu à tête rouge se rencontre dans tous les milieux depuis les déserts jusque dans les forêts denses, en passant par les plantations de pins et les villes.
Taxonomie et sous-espèces
Cette espèce n’est pas particulièrement proche des deux autres oiseaux du genre. On la divise habituellement en 4 sous-espèces dont les variations sont très légères, au niveau de la taille et de l’intensité du rouge de la tête. La seule exception est C. a. ruficollis qui a une bande blanchâtre assez visible sur la nuque. Celle-ci est répandue en Amérique centrale, vers le sud depuis le Costa Rica, et en Amérique du Sud (sauf la bande côtière pacifique et les Andes depuis l’Équateur vers le sud).

Cet oiseau n’est pas un Accipitridae comme les vautours, mais il est charognard comme ces derniers, ici se préparant à consommer la viande d’un bovin d’élevage mort. Cela explique son très ancien nom français : Vautour aura.

Le juvénile n’a pas la tête rouge. De plus, il montre bien, ici, le liseré pâle formé par le bout blanc des grands couverture sus-alaires, partagé par tous les rapaces du monde à cet âge.

La tête d’un rose “sali” donnant presque une teinte violette indique ici un oiseau qui n’a pas encore atteint le stade adulte. C’est un immature non juvénile, peut-être en 3cy (donc né en 2018).

La tête de l’adulte est, en fait, plus rose que rouge. Notez le contraste avec le bec de couleur corne, presque blanchâtre.

Cet oiseau nous montre sa nuque blanchâtre typique des sous-espèces d’Amérique du Sud, caractère assez distinctif par rapport aux sous-espèces d’Amérique du Nord et centrale illustrées plus haut..

Ce montage de trois individus pris le même jour sur la côte colombienne permet de comparer un adulte nordique (à gauche, notez la nuque concolore avec la calotte), hivernant, avec un adulte local (à droite, notez la bande blanchâtre à la nuque). Au centre, un juvénile. La tête est brune
et les couvertures sus-alaires sont liserées de pâle.

En vol, l’aile bicolore (rémiges grises / couvertures noirâtres) avec la queue non barrée sont caractéristiques dans une majeure partie de l’aire de
répartition. Les espèces les plus semblables sont les deux autres Cathartes mais ces deux espèces ont la tête jaune.
Ayant des photos en grand format de cette espèce, j’en ai publiée une sur Flickr. Cliquez sur la photo pour la voir en très grand !

[Espèce Nº703 du projet d’encyclopédie holistique]
Photos et textes © Valéry Schollaert 2019 – 2020
Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

Remarquable gabarit ,..curieuse tête chez ce rapace !
La fiche nous donne à voir un beau catalogue d’images de l’Urubu ,..
LikeLiked by 1 person
merci Najat ! Oui, de près la taille en jette, même si on est loin de condors et des vautours d’Eurasie et d’Afrique.
LikeLike
Belle envergure que j’ai pu apprécier au Mexique et au Costa Rica
LikeLiked by 1 person
Joli et impressionnant!
LikeLiked by 1 person