Lorsqu’un oiseau est localisé ou “endémique”, on donne généralement une zone géographique simple pour indiquer sa répartition : une île (la Corse, Grande Canarie, Java…), un archipel (les Canaries, les Philippines), une chaîne de montagne (les Andes, l’Himalaya…) ou simplement un pays (la Tanzanie, le Brésil, etc.).
Lorsqu’ils sont plus répandus, dans le langage courant, on aurait tendance à donner le continent où vit l’oiseau. Néanmoins, cela risque d’être approximatif, voir faux. Par exemple, la plupart des oiseaux qui vivent au sud du Sahara ne vivent pas au nord du Sahara, ce qui rend la répartition des espèces “africaines” particulière : celles d’Afrique du Nord sont bien plus souvent présentes en Europe qu’en Afrique “noire”. À l’inverse, les oiseaux du Yémen, pays d’Asie, sont presque tous présents en Afrique noire (hormis les quelques endémiques arabes) mais beaucoup plus rarement ailleurs sur le continent asiatique (sauf, marginalement, les deux pays voisins de la péninsule).
Les zones biogéographiques sont, en quelque sorte, les continents vus avec un regard de naturaliste ou de biologiste. Ce sont les principales barrières qui ont séparé les espèces vivantes qui sont prises en compte, avant les barrières géographiques ou politiques. Ces barrières peuvent être une combinaison de facteurs, donc leurs limites sont nécessairement un peu “floues”, et elles doivent être comprises approximativement. Il y a toujours des discussions sur les limites exactes, notamment des trois zones qui se chevauchent sur la péninsule Arabique, la séparation exacte entre la zone indo-himalayenne et l’Océanie en Indonésie, etc.
L’utilisation de ces termes dans les ouvrages d’ornithologie comme sur notre site est fréquente, et ce petit résumé est donc important. Un petit dessin valant mieux qu’un long discours… voici une carte avec toutes les régions biogéographiques majeures.
Photos et textes © Valéry Schollaert 2020