Saltator du Mexique – Saltator grandis

Espèce commune – Page de référence sponsorisée par l’IMAP
Fam Thraupidae (tangaras, guitguits…) –  Cinnamon-bellied Saltator in English
Première publication : 07 mai 2021 – Dernière mise à jour : 22 décembre 2022

Ce gros passereau principalement végétalien est répandu depuis le Mexique jusque dans le nord-ouest du Costa Rica. Il évite l’intérieur de la forêt tropicale mais occupe presque tous les autres milieux depuis la lisière des forêts jusqu’aux boisements secs et aux jardins urbains. Il fréquente les plaines, les vallées et les collines andines jusqu’à une altitude de 1600 mètres, rarement 2000 mètres.

Cliquez ici pour voir une carte de répartition plus détaillée

L’IMAP permet d’observer en détail cette “nouvelle” espèce !

La fiche que vous êtes en train de lire a été créée en mai 2021, mais l’oiseau portait alors le nom de Saltator gris (Saltator coerulescens). Dans le chapitre taxonomique, nous avions précisé que notre classification pouvait être provisoire car certaines populations paraissaient significativement différentes, en particulier en Amérique du Sud. L’IOC et Birds of the World reconnaissent désormais trois espèces. Le Saltator gris proprement dit, qui est répandu depuis le sud de la Colombie et du Venezuela jusqu’en Argentine ; le Saltator de Cabanis (Saltator olivascens), qui se rencontre depuis le nord de la Colombie jusqu’à la zone guyanaise ; et la présente espèce, endémique d’Amérique centrale.

Au Mexique, j’avais pris pas mal de photos, notamment à Xpujil chez notre partenaire (les Cabañas Chaac) mais modifier la fiche ne paraissait pas urgent. À l’IMAP, ce saltator est commun dans le potager et les zones agricoles avoisinantes et les photos obtenues justifient largement la modernisation de cette page. D’une part, nous avons désormais une meilleure qualité d’image sur une série qui illustre un individu qui ingère de belles et grandes fleurs colorées et, d’autre part, les images obtenues à l’IMAP montrent une sous-espèce de plus, permettant ainsi de compléter la page.

Il y a bien d’autres espèces, également endémiques d’Amérique centrale, qui vivent dans les productions permacoles gérées par l’IMAP. Avec les semaines passées ici, nous aurons certainement une belle collection d’images à partager avec vous. Concernant ce saltator, nous avons plus d’illustrations qu’il n’en faut et nous précipitons donc sa publication, la première avec notre partenaire inhabituel. En effet, l’IMAP est notre premier sponsor dont la priorité est la permaculture et non pas l’écotourisme. Cependant, le logement disponible à l’institut est vraiment très agréable et nous encourageons les naturalistes à passer ici pour découvrir la beauté du lieu, sa richesse biologique et soutenir un projet qui tente de mettre en pratique les meilleures pratiques possibles pour produire notre nourriture.

Valéry Schollaert

Les saltators sont des oiseaux originaux qui ne ressemblent pas tellement à d’autres genres. Superficiellement, toutefois, quelques espèces ont un plumage comparable à celui de certains Cardinalidae, notamment les évêques (voir l’Évêque paré). C’est ainsi que les saltators ont été classés avec les cardinaux dans le passé. L’analyse morphologique, génétique et comportementale rejette cette parenté et tous les experts placent désormais les saltators parmi les tangaras.

Celui-ci est le premier Saltator de l’Encyclopédie Holistique et devient notre référence pour décrire le comportement de ces oiseaux.

Méthode Formation Ornitho : mode de vie des Saltator

Le gros bec de ces oiseaux leur permet de consommer une grande variété de fruits, de baies, de bourgeons et de fleurs. Ces parties de végétaux constituent l’essentiel de leurs ressources alimentaires qu’ils complètent avec des feuilles (bien que cela ne représente qu’une fraction infime de l’apport énergétique) et quelques insectes, de façon opportuniste.

Le nid est un bol volumineux avec une base de brindilles, une couche intermédiaire épaisse de petites feuilles et une couche intérieure faite de fibres fines et de radicelles. Les deux parents le construisent dans un buisson ou un arbuste à moins de quatre mètres de hauteur et ils partagent toutes les tâches. Il est possible que des aidants collaborent à la reproduction de certains couples, mais cela semble plutôt exceptionnel.

La couvée est souvent de deux œufs, parfois trois, et l’éclosion a lieu après deux semaines d’incubation. Les jeunes, nourris avec une plus grande proportion d’insectes que celle du régime des adultes, s’envolent à près de vingt jours.

Taxonomie et sous-espèces

Dans la nouvelle classification, cette espèce est divisée en 6 sous-espèces faiblement marquées, dont 3 sont illustrées ci-dessous.

Sans surprise, vu la division de l’ex-Saltator gris en trois, l’espèce géographiquement la plus proche du Saltator du Mexique devient son espèce-sœur, le Saltator de Cabanis (Saltator olivascens).

Saltator du Mexique (S. g. hesperis), IMAP, San Lucas Tolimán, Sololá, Guatemala, décembre 2022
Cette photo montre l’essentiel de l’oiseau : ses parties supérieures ardoisées, le sourcil blanc, le ventre cannelle à l’origine de son nom anglais et le bec puissant. Ce bec permet de manger des gros fruits, mais il raffole aussi de certaines fleurs… un plaisir pour les yeux des observateurs et photographes !
Saltator du Mexique (S. g. hesperis), IMAP, San Lucas Tolimán, Sololá, Guatemala, décembre 2022
Ce fruit, qui a sans doute été entamé par un Écureuil de Deppe, attirait de nombreux oiseaux : des moqueurs, des tangaras et ici ce saltator.
Saltator du Mexique (S. c. grandis), Palenque (état du Chiapas), Mexique, mars 2021
Selon la littérature, la sous-espèce nominale a un sourcil plus long que celle du versant Pacifique du Mexique et du Guatemala illustrée plus haut et le ventre est moins vivement coloré. Sur cette photo, ça paraît correspondre.
Saltator du Mexique (S. c. grandis), San Juan Bautista Tuxtepec (état d’Oaxaca), Mexique, décembre 2020
Juger des différences entre les sous-espèces est difficile à cause des variations individuelles mais aussi avec les différences d’éclairage entre chaque image. Ici, l’oiseau paraît plus foncé que ceux illustré plus haut, et son ventre montre une couleur cannelle assez vive.
Saltator du Mexique (S. c. grandis), San Juan Bautista Tuxtepec (état d’Oaxaca), Mexique, décembre 2020
La zone pâle du menton et de la gorge est étroite et bordée de noirâtre. Ce pattern est classique des saltators mais ne se voit bien que de face.
Saltator du Mexique (S. c. yucatanensis), Mérida (état du Yucatán). Mexique, avril 2021
Voici encore un bel exemple de variation individuelle ! Cet individu de la sous-espèce de la péninsule du Yucatán paraît semblable aux nominaux illustrés plus haut… mais comparez avec l’oiseau ci-dessous.
Saltator du Mexique (S. c. yucatanensis), cabanes Chaac, Xpujil (Campeche), Mexique, août 2022
La photo est peut-être légèrement sur-exposée, mais cet oiseau est nettement plus clair que le précédent. Il y a plusieurs mois qui séparent les deux : cette pâleur provient de l’usure des plumes ; l’usure éclaircit encore plus les plumes dans les pays les plus ensoleillés !
Saltator du Mexique (S. c. yucatanensis), cabanes Chaac, Xpujil (Campeche), Mexique, août 2022
Le plumage juvénile montre le même pattern que les adultes mais avec des couleurs distinctes. De face, on remarque notamment le corps marqué de verdâtre.

Pour en savoir plus :

Noms conseillés par l’Encyclopédie Holistique dans 6 langues choisies :

  • Espagnol : Pepitero grisáceo norteño (*)
  • Portugais : Trinca-ferro-acanelado
  • Allemand : Zimtbauchsaltator
  • Néerlandais : Noordelijke Grijze Saltator
  • Italien : Saltatore grigiastro settentrionale
  • Russe : Северный серый сальтатор

(*) On l’appelle aussi Saltador gris mesoamericano ou Saltador ventricanelo.

Autres espèces sponsorisée par l’IMAP : Colibri à queue singulière, Tyranneau gobemoucheron, Ptilogon cendré, Moqueur des savanes.

(*) Indiquez dans les commentaires si certaines informations ou images pourraient, selon vous, encore améliorer la page !

 [Espèce Nº1223 du projet d’encyclopédie holistique]

spprevious
Trogon pattu
spsuivante
Saltator à tête noire
sommaire

Photos, tableau et textes © Valéry Schollaert & Marinella Mejia 2021 – 2023

Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

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4 thoughts on “Saltator du Mexique – Saltator grandis

    1. J’aime toujours tes commentaire, Najat, mais un peu plus lorsqu’il sont écris ici sur le site. Sur Facebook, ils disparaissent dans les tréfonds d’internet… ici, ils seront appréciés par des centaines ou des milliers d’internautes durant des années… tant que le site existe, donc sans doute tant que je suis sur cette terre ! Merci Najat !

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