Crécerelle d’Amérique – Falco sparverius

Espèce vedette – Page de référence (partielle) – Disponible pour sponsoring
Famille Falconidae (faucons, fauconnets, caracaras…) – American Kestrel in English
Première publication : 08 février 2022 – Dernière mise à jour : 08 février 2022

Ce faucon est le seul crécerelle américain selon son nom français et son nom anglais (kestrel = crécerelle). Toutefois, selon l’arbre phylogénique proposé par John Boyd, on voit que les crécerelles forment un clade séparé de tous les autres Falco et qu’ils n’existent que dans l’Ancien Monde. Le Crécerelle d’Amérique est, au contraire, basal de tous les autres faucons.

Cliquez ici pour voir une carte de répartition plus détaillée

Cette approche ne fait toutefois pas l’unanimité ; par exemple, Birds of the World le classe comme proche du Faucon crécerelle et de diverses espèces, surtout africaines, apparentées à ce dernier.

Dans tous les cas, il semble évident que les Falconidae, famille d’origine néotropicale (voir Macagua rieur), a fait au moins un aller-retour entre l’Amérique et l’Ancien Monde. Le Crécerelle d’Amérique est une sorte de pionnier qui a très bien réussi la colonisation de l’Amérique (il est répandu depuis l’Alaska jusqu’en Terre de Feu, au sud du Chili et de l’Argentine). Son succès continue puisque c’est un oiseau de milieux semi-ouverts qui a tendance à bien s’adapter aux modifications humaines et même à augmenter avec les activités agricoles. Il utilise volontiers un support artificiel pour nicher, et il est facile de lui construire un nichoir. On comprend ainsi que c’est un des rapaces les plus observés d’Amérique.

Son mode de vie ne réserve pas de surprise pour un petit faucon. Il chasse les arthropodes (en particulier des gros insectes) et des petits vertébrés terrestres, surtout des rongeurs et des petits passereaux mais aussi quelques lézards et rarement des grenouilles. Il évite de chasser en milieu humide.

Il attend sa proie depuis un perchoir et fond sur celle-ci une fois repérée ; il peut voler sur place (“saint-esprit”) lorsqu’il n’y a pas de perchoir disponible, mais c’est un comportement plutôt occasionnel et non pas systématique comme chez le Faucon crécerelle.

La nidification se fait dans une cavité. Le mâle défend le territoire en premier et recherche les cavités appropriées. Lorsqu’une femelle le rejoint, il la guide pour lui montrer les possibilités de logement et c’est elle qui fait le choix final. Si le fond de la cavité est meuble, elle peut gratter un peu, mais n’apporte pas de matériel et pond ses 4 ou 5 œufs ainsi, même sur le plancher plat d’un nichoir, ce qui explique une casse assez fréquente.

L’incubation, qui dure environ 4 semaines, est essentiellement réalisée par la femelle alors que le mâle ne participe qu’à hauteur de 10 ou 15% du temps. La femelle reste avec les jeunes sans interruption durant une bonne semaine ou un peu plus, et le mâle apporte de la nourriture à longueur de journée à toute la petite famille. La femelle découpe et partage les portions. Durant le reste de la vie des jeunes au nid (total d’un mois), les deux parents chassent pour les nourrir.

Taxonomie et sous-espèces

Comme expliqué plus haut, entre la position basale d’un clade majeur ou l’inclusion à une super-espèce centrée sur le Faucon crécerelle, les options proposées par diverses références sont très variées et il est difficile de trancher. On peut espérer que de futures études parviendront à placer cet oiseau correctement dans la classification.

On le divise en 17 sous-espèces qui sont parfois assez distinctes ; voyez quelques exemples ci-dessous. La plus distincte, très sombre, n’est toutefois pas illustrée sur cette page ; il s’agit de Falco sparverius sparverioides qui vit à Cuba, aux Bahamas, à la Jamaïque…

Page réalisée avec la précieuse participation de Claire Affagard
Ci-dessous, six des huit illustrations sont les siennes, notez le Copyright sur l’image. Découvrez ses nombreuses photos sur sa page Facebook.

Crécerelle d’Amérique (F. s. dominicensis), Constanza, République Dominicaine, juin 2021
Ce crécerelle est contrasté et coloré, et on identifie ici une femelle notamment avec les couvertures rousses et non pas gris bleu et la queue est munie d’une barre subterminale étroite sur la queue.
Crécerelle d’Amérique (F. s. peninsularis), Cabo San Lucas (Basse-Californie), Mexique, octobre 2021
La sous-espèce du nord-ouest du Mexique est connue pour sa petite taille, mais ce n’est pas possible d’en juger sur photo. Le plumage est peu différent de celui de la sous-espèce d’Hispaniola illustrée sur la photo précédente mais le brun des parties supérieures est moins roux
Crécerelle d’Amérique (F. s. caribaearum), île de Saint-Martin, France, avril 2017
Voici une troisième sous-espèce mais les comparaisons précises impliquent de mettre côte à côte des oiseaux au même stade de mue, du même âge, etc. C’est encore une femelle mais, ici, on voit clairement deux générations de plumes sur les parties inférieures : la gorge et le haut de la poitrine sont plus “sales” avec des stries étroites alors que, plus bas, on voit un fond plus “propre” et des stries bien plus larges. C’est donc un 2cy.
Crécerelle d’Amérique (F. s. caribaearum), île de Saint-Martin, France, mai 2017
Voici une proie qui n’est pas la plus habituelle pour l’espèce en général mais commune dans les Petites Antilles, au moins à Saint-Martin et en Guadeloupe. C’est un Anolis gingivinus (connu localement avec le nom “anoli”), un reptile relativement grand pour le crécerelle.
Crécerelle d’Amérique (F. s. caribaearum), île de Saint-Martin, France, janvier 2017
Voici une proie fréquente, un orthoptère. Les couvertures gris bleu indiquent immanquablement un mâle.
Crécerelle d’Amérique (F. s. caribaearum), île de Saint-Martin, France, janvier 2017
Cette jolie photo montre le bout de la queue du mâle (au milieu) avec son large bout noirâtre. Pour les deux autres oiseaux, rappelons que les adultes et les jeunes sont très semblables chez les femelles et ce n’est pas toujours possible de les distinguer. L’absence de gris sur les couvertures élimine les mâles car ce caractère est visible à tout âge.
Crécerelle d’Amérique (F. s. caribaearum), île de Saint-Martin, France, mars 2017
Voici un document exceptionnel offert par Claire. On voit un accouplement, ce qui est déjà une belle réussite mais en plus de la proximité et de l’excellente qualité de l’image, on découvre les élégants dessins du dessous de l’aile et les couleurs de la tête du mâle et de la femelle qui diffèrent légèrement (le mâle montre des couleurs un peu plus saturées).
Crécerelle d’Amérique (F. s. caribaearum), île de Saint-Martin, France, mai 2016
Voici une autre photo particulièrement réussie de Claire qui nous offre ici une vue très détaillée de deux juvéniles déjà capables de voler mais qui reviennent encore au nid pour s’y reposer et recevoir de la nourriture des parents.
Objectifs recherchés pour une page complète :
Images de deux sous-espèces supplémentaires ; sponsoring

[Espèce Nº1500 du projet d’encyclopédie holistique]

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Photos, tableau et textes © Valéry Schollaert, Claire Affagard & Marinella Mejia 2022

Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

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11 thoughts on “Crécerelle d’Amérique – Falco sparverius

  1. Très belles photos !
    Un bel aperçu du plumage en son bigarré et ses couleurs ,..
    Chou, le cliché des bébés-Crecerelle qui reviennent squatter le nid, même qd ils ne st plus tout à fait bébés !

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