Passerin nonpareil – Passerina ciris

Espèce vedette – Page sponsorisée par l’Hotel Tolimán
Famille des Cardinalidae (cardinaux, pirangas, passerins) – Painted Bunting in English
Première publication : 07 décembre 2022 – Dernière mise à jour : 07 décembre 2022

Ce petit passereau granivore et migrateur montre des couleurs uniques, expliquant son nom français (“non pareil” pour “il n’existe rien de semblable”) ! Il existe d’autres oiseaux avec des couleurs plus vives, mais ce qui impressionne est l’aspect de “peinture” à l’origine du nom anglais (“painted” = “peint”). Il ne se reproduit que dans deux pays, les États-Unis (sud et sud-est) et le Mexique (nord). Il hiverne dans les Antilles et sur le continent depuis le centre du Mexique jusqu’au Panama. Il est encore commun dans ses zones de nidification mais il diminue avec la dégradation des milieux et les captures ; sans surprise avec de telles couleurs, il est très demandé par les humains qui mettent encore les oiseaux en cage.

Cliquez ici pour voir une carte de répartition plus détaillée

Une grande star pour commencer la découverte de San Lucas Tolimán

Cette page est la première que je réalise pour l’Hotel Tolimán et seulement la deuxième au Guatemala, publications qui se font dans un contexte particulier expliqué à la page de la Foulque d’Amérique. Je suis arrivé dimanche 4 décembre 2022, et j’ai vite compris que les dix jours ici passeraient bien vite. Rien que les jardins de l’hôtel qui accueillent vraisemblablement plus de 100 espèces, notamment grâce au potager bio, et les abords du lac, ont de quoi ravir l’observateur passionné que je suis pour plus de deux semaines. Toutefois, le plus grand intérêt vient des forêts de montagne, dominées par les pins et les chênes, qui survivent encore aux alentours de 2000 mètres d’altitude sur les deux volcans qui surplombent San Lucas : l’Atitlán et le Tolimán. En me rendant sur ces volcans, après avoir monté à peine 200 mètres de dénivelé, je constate une abondance d’oiseaux dans une parcelle exploitée de façon artisanale où cohabitent des avocatiers, des caféiers et quelques arbres sauvages. Il y a plein de parulines, d’orioles, quelques Sourciroux mélodieux, des pics, des guit-guits et autres tangaras, des pirangas et quelques Passerins indigos en plumage terne (femelles et jeunes mâles). Lorsque j’ai vu une tache bleue, à l’œil nu, j’ai pensé à un mâle de cette espèce commune mais un “flash” rouge m’a vite fait changer d’avis. Cet oiseau m’a frustré au Mexique : j’en ai vu une vingtaine de fois sans jamais parvenir à m’approcher du mâle qui s’envole au moindre mouvement. Ici, il se gavait de jeunes pousses et de petites graines et n’a pas réagi à mon approche. La lumière était encore faible et mon nouvel appareil photo est moins lumineux que celui que j’utilisais au Mexique. Il fallait donc être très près. Se déplacer discrètement était assez difficile car le terrain est très en pente mais je suis parvenu à moins de dix mètres sans le déranger. J’ai mitraillé tant que j’ai pu et c’est cet individu qui est illustré sur les photos plus haut ainsi que celle tout en bas. J’appelle ça un début en fanfare !

AJOUT : alors que cette page était à la relecture par nos bénévole et l’équipe de l’hotel Tolimán, le patron de l’établissement m’apprend que cette espèce est une sorte de “mascotte” pour eux ! Un coup vraiment étonnant du hasard, une coïncidence… ou pas ? Voyez les images en bas de page… et cette vidéo qui ouvre une réflexion sur la réalité de ces coïncidences parfois spectaculaires.

Valéry Schollaert

Cliquez ici pour découvrir le site internet de l’Hotel Tolimán qui sponsorise cette page

Le Passerin nonpareil et son espèce-sœur forment un clade avec le Passerin arc-en-ciel, qui est le premier oiseau du genre que nous avons présenté dans l’Encyclopédie Holistique. Ce dernier, sédentaire et endémique au Mexique, et nettement moins bien connu que notre migrateur d’Amérique du Nord mais les comportements paraissent très similaires. Comme beaucoup de granivores de l’hémisphère nord, ils consomment leur nourriture de base presque tout l’année mais se supplémentent massivement d’arthropodes lors de la nidification. Ces invertébrés forment l’essentiel de la nourriture des oisillons.

Avec un tel plumage, le mâle ne peut pas rester près du nid, il attirerait immédiatement l’attention des prédateurs. C’est donc sans surprise que la femelle s’occupe de tout : construire le nid, couver (3 – 4 œufs, une douzaine de jours) et nourrir les jeunes (deux petites semaines). Le nid ne présente aucune originalité : il est petit, fixé sur de la végétation basse, en forme de bol bien net, et tissé avec des fibres végétales. Des poils et du papier y sont parfois incorporés.

Taxonomie et sous-espèces

Le Passerin nonpareil est sœur avec le Passerin varié qui vit principalement au Mexique. On le divise en deux sous-espèces : Passerina ciris pallidior, illustré ici, est un peu plus petit et plus clair que la sous-espèce nominale qui niche dans le sud-est des État-Unis et hiverne dans les Antilles. Les différences sont légères et certains auteurs préfèrent considérer l’espèce monotypique.

Passerin nonpareil, San Juan Bautista Tuxtepec, état d’Oaxaca, Mexique, décembre 2020
L’espèce n’est pas rare au Mexique, mais l’expérience de deux ans de terrain a montré que c’est un oiseau qui est farouche et ne se laisse pas approcher. C’est ainsi qu’avant la mission à l’Hotel Tolimán, nous n’avions pas les images nécessaires pour publier notre page sur cette grande star !
Passerin nonpareil, San Juan Bautista Tuxtepec, état d’Oaxaca, Mexique, décembre 2020
Les femelles et les jeunes mâles sont discrets et très différents du mâle adulte. Les commissures orange et les couvertures alaires très usées indiquent un 1cy sans aucun doute. Vu que le juvénile mue dès août, on ne peut plus l’appeler juvénile. À cet âge, la littérature dit que les sexes sont indiscernables, mais le manteau vert-jaune assez vif qui contraste avec la tête vert grisâtre laisse quand même penser à un mâle.
Passerin nonpareil, San Lucas Tolimán, Sololá, Guatemala, décembre 2022
Vu de près, le mâle adulte montre une combinaison unique d’un rouge assez vif, d’un bleu intense et d’un vert clair assez surprenant. L’aspect “peinture” vient des quelques plumes, dans le rouge, qui ont des teintes bleutées à proximité de la tête bleue, et des teintes vertes à proximité du manteau vert. Le cercle oculaire est rose, encore une couleur (qui est également absente chez la femelle).
Passerin nonpareil, San Lucas Tolimán, Sololá, Guatemala, décembre 2022
Alors que cette page avait déjà été publiée, le 10 décembre, un beau mâle est venu profiter des graines offertes par l’hôtel pour les oiseaux. Une belle opportunité de voir l’aspect “peint” de dos, avec les teintes rosâtres dans le vert du manteau.
Passerin nonpareil, San Lucas Tolimán, Sololá, Guatemala, décembre 2022
Les oiseaux qui visitent les mangeoires sont habituellement moins farouches que dans la nature. Les photos sur les objets ou structures artificielles sont généralement moins appréciées, mais l’utilisation des mangeoires pour provoquer l’intérêt du public pour la conservation des oiseaux a été démontrée depuis longtemps.
Un Passerin nonpareil a fait une pose migratoire DANS les bâtiments de l’Hotel Tolimán lors du passage prénuptial 2022. Le serveur Justo a eu la présence d’esprit de le prendre en photo (à gauche) et les couleurs de l’oiseau ont tant impressionné qu’il a été décidé de produire une mosaïque illustrant l’individu, sur base de la photo, et de la fixer sur le mur de l’hôtel près de l’entrée (à droite). Je ne savais pas tout ça lorsque j’ai choisi cette espèce comme première page, n’est-ce pas une coïncidence extraordinaire ?

Nous tenons à vous informer de l’existence du sympathique projet initié par l’hotel Tolimán avec Cindy Fisher que vous pouvez découvrir sur leur site : www.bigbangmosaics.com. Plusieurs mosaïques, dispersées à travers la petite ville de San Lucas Tolimán, peuvent désormais être admirées. Les artistes viennent chaque année pour partager leurs œuvres avec Colectivo de Arte Tzunun (colibrí en Kaqchikel) fondé par Chati Cajas (la propriétaire de l’hôtel Tolimán) et Gustavo Juárez en 2018.

Pour en savoir plus :

Noms conseillés par l’Encyclopédie Holistique dans 6 langues choisies :

  • Espagnol : Azulillo sietecolores (*)
  • Portugais : Mariposa-arco-íris
  • Allemand : Papstfink
  • Néerlandais : Purpergors
  • Italien : Zigolo pittato
  • Russe : Расписной колорин

(*) Au Mexique, on l’appelle plutôt Colorín sietecolores. À Cuba, c’est Mariposa (papillon) ; au Guatemala, on l’appelle aussi “mosaico“, mosaïque, donc l’oiseau idéal pour en faire une mosaïque sur le mur d’un hôtel !

Autres espèces sponsorisées par l’hôtel Tolimán : Pic maculé, Moucherolle noir, Cardinal à poitrine rose, Paruline de Townsend, Oriole maculé.

(*) Indiquez dans les commentaires si certaines informations ou images pourraient, selon vous, encore améliorer la page !

[Espèce Nº1800 du projet d’encyclopédie holistique]

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Photos, tableau et textes © Valéry Schollaert & Marinella Mejia 2022

Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

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9 thoughts on “Passerin nonpareil – Passerina ciris

  1. C’est une splendeur ! ..bien nommé : nonpareil !..il est, vrai, d’une inégalable beauté (les couleurs !!)
    Merveilleuse rencontre pr vous, Valery..elle augure de belles choses à venir !

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