Tisserin gendarme – Ploceus cucullatus

Espèce de référence – publiée le 28 décembre 2018
Publication complète –  Famille des Ploceidae (Tisserins, euplectes, travailleurs…)
En anglais: Village Weaver in English

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Ce tisserin est le plus répandu et souvent le plus commun d’Afrique. En ajoutant les introductions sur divers continents, il est même certainement le plus répandu au monde. C’est un gros tisserin colonial et la vie sociale dans les colonies est passionnante ; ainsi, la description du mode de vie sera la référence pour les Ploceus grégaires de notre site. De plus, c’est aussi une espèce de référence pour l’identification visuelle qui est extrêmement complexe chez ces oiseaux. Connaître parfaitement le “jizz” et les principaux plumages de l’abondant Tisserin gendarme est un “must” pour débuter l’identification de ce groupe très diversifié.

Illustration de la méthode Formation Ornitho

Cet oiseau est commun dans presque tous les milieux de basse et moyenne altitude, sauf la forêt fermée, les zones trop arides et le miombo. Il est donc bien connu. Il mange plutôt des graines en saison sèche et plus d’invertébrés en saison des pluies et ce sont aussi les invertébrés qui sont préférés pour nourrir les jeunes. Il peut aussi consommer du nectar et des fruits.

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Les colonies peuvent dénombrer des centaines de nids. Ces derniers sont construits par les mâles, et les femelles choisissent leur partenaire en fonction de la qualité des nids, en priorité. Les mâles construisent plusieurs nids, parfois jusqu’à 20 sur une saison composée de deux nidifications. Il peut entretenir jusqu’à 5 femelles à la fois.

Les femelles célibataires restent en retrait de la colonie et la visitent que lorsqu’elles décident de choisir un mâle. Elles ne sont pas nécessairement fidèles, s’accouplant parfois avec plusieurs d’entre eux. Elles choisissent toutefois leur partenaire principal selon le nid. Lorsqu’une telle femelle arrive dans la colonie, on entend les décibels brutalement augmenter. Les mâles qui ont au moins un nid de libre et terminé réagissent en effet immédiatement à l’arrivée de la femelle convoitée. Ils montrent le nid qu’ils veulent que celle-ci visite en s’y accrochant la tête à l’envers et battant rapidement des ailes et chantant bruyamment. Si plusieurs nids sont disponibles, ils peuvent passer de l’un à l’autre et recommencer la scène. La femelle visite alors un ou plusieurs nid. Elle peut comparer et revenir ; elle n’hésite pas à donner des coups de bec ou tirer sur les mailles du nid pour vérifier la solidité. Elle entre et sort, appréciant ainsi l’architecture et le confort. Les mâles étant sélectionnés pour leur nid, on peut conclure que la forme des nids est issue de la sélection sexuelle. Chaque espèce de tisserin a un nid de forme et de taille différentes, selon les préférences exprimées par les femelles au fil des millénaires.

La femelle pond souvent deux œufs, voire trois ou quatre, qu’elle couve deux petites semaines. Elle nourrit alors les oisillons trois semaines, parfois avec un petit coup de main du mâle.

Le Tisserin gendarme est souvent parasité par le Coucou didric. Celui-ci est un spécialiste des tisserins et pond des œufs mimétiques.  L’expérience montre que les œufs mal imités ou ceux d’autres femelles sont souvent éjectés ; toutefois, sur le continent Américain, les Tisserins gendarmes introduits ne réagissent pas toujours aux œufs très différents d’un autre parasite, le Vacher luisant. Il sera intéressant d’observer comment les interactions vont se mettre en place avec le temps pour trouver un équilibre entre le parasité et le parasite.

Taxonomie et sous-espèces

Cinq sous-espèces sont décrites et sont relativement distinctes mais de nombreux intermédiaires existent. En Afrique australe, P. c. spilonotus a la calotte jaune et le manteau tacheté. P. c. nigriceps est semblable mais avec la calotte noire et en Afrique centrale, P. c. collaris ressemble mais le noir de la calotte descend sur la nuque et il y a une bande chataîne sur la poitrine. Les deux sous-espèces plus nordiques ont le manteau et les scapulaires très différents avec un dessin plus complexe et bien délimité, loin des taches grossières des autres. L’arrière de la calotte et la nuque sont  roux ou roux et jaune.

Son plus proche parent semble être le Tisserin géant de Sao Tomé, et le Tisserin noir est sans doute proche également. Il a un mode de vie semblable et cohabite bien (colonies mixtes) avec ce dernier ainsi que beaucoup d’autres Ploceus.

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[Espèce Nº362 du projet d’encyclopédie holistique]

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Photos et textes © Valéry Schollaert 2018 – 2019

Liste des autres espèces illustrées : taxonomiquejour par jour

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