Bec-en-arc cendré – Oncostoma cinereigulare

Espèce vedette – Page de référence sponsorisée par Cabañas Chaac Calakmul 
Famille des Tyrannidae (tyrans, moucherolles, élénies) – Northern Bentbill in English
Première publication : 14 octobre 2022 – Dernière mise à jour : 14 octobre 2022

Ce minuscule passereau, en fait un tyran en miniature comme le rappelle son ancien nom français de Tyranneau à bec courbe, est répandu en Amérique centrale depuis l’est du Mexique (Veracruz) jusqu’au Panama. Il est toutefois sous-observé. En plus de sa taille réduite et de son plumage discret, il est habituellement peu fréquent et se rencontre dans les denses sous-bois des forêts humides d’altitude basse et moyenne, un milieu dont les surfaces diminuent malheureusement de façon drastique. Connaître son cri, également discret mais caractéristique, permet de le repérer plus facilement.

Cliquez ici pour voir une carte de répartition plus détaillée

Plus on reste aux Cabañas Chaac, plus on rencontre d’oiseaux très discrets !

Il existe des dizaines d’espèces très discrètes qui hantent les sous-bois sombres des forêts d’Amérique centrale, et Xpujil en accueille une belle liste, dont le Tohi à dos vert fait partie. Il est toujours possible d’avoir un gros coup de chance, mais pour publier une page sur une de ces espèces, il faut généralement passer des dizaines ou des centaines d’heures sur le terrain.

Le Bec-en-arc cendré n’est ni endémique, ni très rare, et il ne fait donc pas l’objet de recherches particulières. Pourtant, il ne se montre que très difficilement dans des conditions permettant de prendre des images et mérite qu’on fasse des efforts pour l’observer. En effet, depuis novembre 2020, je n’avais pris qu’un seul individu, à Bacalar, en août 2021. En observant en forêt tous les jours à Xpujil, j’ai pu apprécier… la rareté des observations. Seulement deux individus photographiés en six mois ! Mais maintenant que je suis habitué à son cri, j’arrive à le trouver assez rapidement. Notons que même localisé auditivement, la probabilité qu’il vienne assez près pour une photo reste très faible.

Valéry Schollaert

Malgré le bec original, cet oiseau consomme la même chose que la majorité des espèces de la famille : des arthropodes et des baies. C’est la technique de chasse qui est plus spéciale et peut rappeler celle de certains petits insectivores connus en Eurasie comme les roitelets et les pouillots. Il s’envole de son perchoir vers le haut, pour capturer une proie sous une feuille, puis il va se reposer sur un autre perchoir. Il avance ainsi lentement dans la forêt, parfois en suivant un groupe mixte d’oiseaux forestiers.

Le nid est comme une longue poche suspendue à une brindille ou à une feuille, à faible hauteur ; en général, le bas du nid frôle le sol. Il est muni d’une entrée latérale. La femelle semble faire tout le travail : construire le nid, couver et peut-être même nourrir les jeunes. Les détails restent cependant encore à étudier. Le rôle du mâle, la durée d’incubation et l’âge de l’envol des jeunes sont quelques-unes des informations encore inconnues.

Taxonomie et sous-espèces

C’est une espèce monotypique qui est nécessairement sœur avec l’unique autre Oncostoma, le Bec-en-arc de Lawrence, qui vit à l’est du Panama, en Colombie et au Venezuela. Les deux espèces paraissent si proches que les regrouper en une espèce pourrait être plus approprié, mais il a été constaté qu’ils cohabitent localement au Panama.

Bec-en-arc cendré, Xpujil, Calakmul, (Campeche), Mexique, octobre 2022
Le plumage est très “banal” pour un Tyrannidae. Il existe une multitude de tyranneaux, de microtyrans, de petits moucherolles et même de quelques élénies avec ces couleurs. Mais le bec est unique : comme son nom l’indique, la mandibule supérieure forme un arc. Notez aussi l’épaisseur de cette mandibule.
Bec-en-arc cendré, Bacalar, (Quintana Roo), Mexique, août 2021
Le bec est plus foncé que sur l’oiseau précédent : c’est sans doute une différence d’âge. La littérature ne donne cependant pas d’information très précise, il faudra donc confirmer avec plus d’observations de terrain.
Bec-en-arc cendré, Xpujil, Calakmul, (Campeche), Mexique, octobre 2022
Les barres alaires sont légères et se fondent dans les nombreux liserés qui ornent toutes les rémiges et les couvertures. La queue, en revanche, est faiblement contrastée. Notez la limite assez nette entre le manteau olive et la tête grise ; même vu de dos, on constate que l’œil est gros.

Voici l’image ajoutée le 14 octobre dans la page “Oiseaux de Xpujil : 100 espèces en 100 promenades” avec des photos prises aux Cabañas Chaac.

L’oiseau n’est pas farouche, mais il n’a pas de raison de s’approcher du photographe. Or, pour obtenir une telle image, il faut être à environ trois ou quatre mètres ! Un autre problème : il y a presque toujours une branche ou une feuille devant lui…

Pour en savoir plus :

Noms conseillés par l’Encyclopédie Holistique dans 6 langues choisies :

  • Espagnol : Mosquerito piquicurvo norteño (*)
  • Portugais : Bico-curvo-setentrional
  • Allemand : Graukehl-Krummschnabeltyrann
  • Néerlandais : Mexicaanse Krombektiran
  • Italien : Beccocurvo settentrionale
  • Russe : Серогрудый крючкоклюв

(*) On l’appelle aussi Piquitorcido ou Picotorcido norteño ou cinéreo.

Autres espèces publiées avec les Cabañas ChaacConure naine, Araçari à collier, Motmot à sourcils bleus, Oriole masqué, Ariane candideViréo jaune-verdâtre, Tyran tigré, Dindon ocellé, Toucan à carène, Tityre à tête noire et Tyran olivâtre.

(*) Indiquez dans les commentaires si certaines informations ou images pourraient, selon vous, encore améliorer la page !

[Espèce Nº1768 du projet d’encyclopédie holistique]

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Photos, tableau et textes © Valéry Schollaert & Marinella Mejia 2022

Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

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